Le nouveau feuilleton relatif à une affaire de trafic présumé de drogue en Mauritanie, découvert il y a une dizaine de jours, déroule ses différents épisodes.
Onze (11) individus, parmi lesquels Sidi Mohamed Ould Haidallah et Ely Cheikh Ould Mohamed Khouna Ould Haidallah, 2 fils de l’ancien chef de l’Etat, Mohamed Khouna Ould Haidallah (1980-1984), ont placés en détention provisoire enfin de semaine.
Trois (3) mandats d’arrêt internationaux lancés contre des personnes en fuite. Et trois (3) individus ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.
Ces différentes informations ont été données vendredi au cours d’un point de presse conjoint de trois (3) membres du gouvernement : Ahmedou Ould Abdallah, ministre de l’intérieur et de la décentralisation, maître Brahim Ould Daddah, ministre de la justice et Mohamed Lemine Ould Cheikh, ministre chargé des relations avec le parlement, les Organisations de la Société Civile et porte parole du gouvernement.
Le ministre de l’intérieur a fourni des éléments sur le mode opérateur qui a permis l’arrestation des présumés trafiquants, la saisie de 1,3 tonne de résine de cannabis et de six (6) véhicules de luxe.
Le ministre de la justice, maître Brahim Ould Daddah, a annoncé que l’affaire 0101/2016 a été déférée devant le 3é cabinet d’instruction du tribunal de Nouakchott Ouest, pour l’ouverture d’une information. Il a par la suite insisté sur la présomption d’innocence et l’indépendance du juge dans la conduite de l’enquête.
Toutefois, au-delà de ces éléments factuels des questions demeurent bien loin du mystère devant entourer le secret de l’instruction.
Interrogation sur la nature du corps de l’infraction, dans la mesure où les premiers jets d’informations sur cette affaire faisaient état de la saisie 2 tonnes de cocaïne (ce qui représente une valeur marchande de 250 millions de dollars us).
Par ailleurs, en admettant l’hypothèse de la résine de cannais, on s’interroge sur le pays de départ de la drogue interceptée en territoire mauritanien ? Bien loin du scénario habituel de l’Afrique terrain de la transit de la cocaïne produite en Amérique latine et destinée au « marché » européen, auquel pouvait nous faire croire la logistique mobilisée pour la réception de la « marchandise » dans les environs de Chami.
Ensuite, plusieurs sources ayant fait état du report sine die d’une visite en Egypte du président Mohamed Ould Abdel Aziz, suite au déclenchement de cette affaire, on se demande si la saisie de 1,3 tonnes de tonnes cannabis peut être un motif valable par rapport à une telle décision qui est d’une grande importance au plan diplomatique?
Pourquoi également la mobilisation de trois (3) ministres pour expliquer la saisie de 1,3 tonne de cannabis?
AS, Nouakchott

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