Ce sont 2 581 personnalités sur une cible de 4 459 qui se sont effectivement soumis à l’obligation de déclaration de leurs patrimoines en 2015, soit 1 878 qui manquent à l’appel, a révélé Seydou Elimane Diarra, le président de la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG). L’annonce a été faite ce 11 février, à l’occasion de la présentation du rapport d’activité de l’institution au président ivoirien, Alassane Ouattara.
La déclaration de patrimoine, quasi-inédite dans le pays, fait partie des instruments de prévention dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, a précisé l’ancien Premier ministre ivoirien. Un axe auquel s’ajoute la répression par laquelle l’institution entend sanctionner les comportements « contraires à la probité ». Aussi en 2015, 63 dossiers de plaintes de dénonciation de corruption ont-ils été enregistrés dont 6 sont déjà en instruction devant le procureur de la République.
Se félicitant de l’action de la HABG – qui a notamment contribué à l’éligibilité, en novembre, de la Côte d’Ivoire au Millenium Challenge Corporation, un programme d’aide au développement du gouvernement américain –, le président Alassane Ouattara a d’abord précisé qu’il tenait beaucoup à cette Institution qui «n’a pas été créée pour faire plaisir à la communauté internationale ». La bonne gouvernance est une chose « essentielle » parce que cela rassure les concitoyens de savoir que « l’argent public est utilisé à des fins publiques ».
Sur la question des déclarations, le président ivoirien a trouvé « insuffisant » le nombre de personnalités ayant déclaré leurs patrimoines. Une insuffisance à corriger dans « les meilleurs délais », a-t-il instruit.
En Côte d’Ivoire, sont assujetties à la déclaration de patrimoine les personnes agissant pour le compte de l’Etat et utilisant dans ce cadre des ressources publiques. Il s’agit notamment du président de la République, des présidents des institutions, des membres du gouvernement, des élus et certains hauts fonctionnaires.
Crée en 2013, La Haute autorité pour la bonne gouvernance a pour entre autres missions d’élaborer et de mettre en œuvre la stratégie nationale de la lutte contre la corruption, de contribuer à la moralisation de la vie publique et de consolider les principes de la bonne gouvernance, de mener des investigations sur les pratiques de la corruption et d’initier les poursuites judiciaires.
Pour l’année en cours, l’institution prévoit mettre en place un mécanisme d’encadrement de « lanceurs d’alertes » dans les structures relevant de l’Etat et dans la société civile afin de faciliter l’identification des auteurs présumés de corruption et leurs complices.
A noter que les patrimoines déclarés ne sont pas rendus publics.