Près d’un millier de participants venus d’une cinquantaine de pays ont fait le déplacement d’Abidjan à la faveur de la 40ème assemblée générale de la FANAF, la fédération des sociétés d’assurances de droit national africaines, qui se tient du 15 au 18 février. L’organisation fera le bilan des quatre décennies d’activités et mènera des réflexions sur les perspectives d’un secteur qui reste encore embryonnaire sur le continent.
La mythique salle des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire d’ Abidjan a reçu du beau monde à l’ouverture de la conférence présidée par le Premier ministre ivoirien, représentant le président ivoirien Alassane Ouattara. Réuni autour du thème : « l’assurance africaine au cœur de l’émergence », les sommités du secteur des assurances du continent vont célébrer le 40ème anniversaire de l’organisation, mais surtout réfléchir sur les mutations en cours dans le secteur et les approches, les moyens pour accompagner les plans d’émergence adoptés par les Etats du continent.
La rencontre se tient, alors que le secteur des assurances a toujours du mal à intégrer le contexte africain. Hors Afrique du Sud, moins de 2% des Africains dispose d’un contrat d’assurance et le continent ne représente qu’à peine 1,5% du marché mondiale en termes de chiffre d’affaires, avait révélé une étude du cabinet Sigma Assurances en 2013, citée par le Premier ministre ivoirien, Kablan Duncan.
Cependant, le continent dispose de nombreux atouts qui augurent d’horizons plutôt meilleurs : une croissance continue, une classe moyenne en constante évolution, une urbanisation galopante avec des risques connexes, les bouleversements climatiques, le développement de la micro assurance. Autant de leviers qui fondent l’optimisme des acteurs, au regard de l’émergence de groupes locaux.
Le secteur présente toutefois un visage tout de même reluisant. Les 194 sociétés du secteur des assurances membres de la FANAF ont réalisé un chiffre d’affaires de près de 1 500 milliards FCFA, soit 2,28 milliards d’euros, a souligné Adama N’Diaye, président de l’organisation panafricaine, et 3 000 milliards FCFA de ressources sont placées dans les économies du continent. D’où le rôle primordial que le secteur est appelé à jouer pour accompagner le développement de l’Afrique.
La journée d’ouverture a été marquée notamment par la distinction des fondateurs de l’organisation et de personnalités de premier plan dont Jean Kacou Diagou et Pathe Dione, fondateurs respectivement des groupes panafricains NSIA et SUNU.
Au total, huit panels thématiques vont animés les réflexions durant les quatre jours que vont durer l’évènement.
Crée le 17 mars 1976 à Yamoussoukro, sous la coupole du premier président ivoirien Félix Houphouët-Boigny, la FANAF retourne sur l’une des terres les plus fertiles de l’assurance en Afrique. La Côte d’Ivoire, est en effet le premier marché de la zone CIMA (Conférence interafricaine des marchés d’assurances) regroupant 14 pays d’Afrique francophone. Le secteur a enregistré un chiffre d’affaires de 251 milliards FCFA, soit 387,2 millions d’euros, en 2014 avec une trentaine de compagnies.
La Fanaf regroupe 194 sociétés membres originaires de 29 pays couvrant toutes les aires géographiques et linguistiques du continent.