C’est effectif. Intelcia, le spécialiste de la relation clients, ouvre un premier site au Cameroun avec 500 emplois directs. Est-ce à dire qu’après le Maghreb (le Maroc et la Tunisie principalement), l’Afrique subsaharienne est la nouvelle terre promise des centres d’appels? Karim Bernoussi, PDG d’Intelcia, répond aux questions de Financial Afrik.
Concernant l’investissement, l’installation d’un premier site à Douala a nécessité un investissement de 1,6 milliard d’euros. Le site devrait accueillir 500 collaborateurs d’ici fin 2016.
Intelcia vient de s’installer au Cameroun. Pouvez-vous revenir sur les détails de ce projet, l’investissement et le nombre d’emplois prévus ?
Intelcia est un groupe ambitieux avec un objectif clair de devenir un acteur global. Nous basons notre développement sur deux stratégies: la consolidation de notre offre francophone et la diversification de nos capacités linguistiques. Notre installation au Cameroun nous permet d’ajouter l’offre offshore à notre offre francophone onshore (présence en France) et notre offre nearshore (présence au Maroc). Cela nous permet d’apporter encore plus de flexibilité dans la gestion des opérations de nos clients tout en optimisant les coûts.
Le cameroun nous permet également d’accèder à de nouveaux bassins d’emploi de qualité, d’offrir nos prestation aux entreprises localement et d’accompagner nos clients dans leurs opérations panafricaines.
Concernant l’investissement, l’installation d’un premier site à Douala a nécessité un investissement de 1,6 milliard d’euros. Le site devrait accueillir 500 collaborateurs d’ici fin 2016.
Y a-t-il des partenaires Camerounais dans le projet ? Si oui, comment se répartit le tour de table ?
Nous avons fait le choix de nous appuyer sur un partenaire camerounais qui est actionnaire à hauteur de 30% de la filiale créée, Intelcia Cameroun, et qui en assure la direction générale.
Jusqu’à une date récente,le Maroc et l’Afrique du Nord en général étaient considérés comme les destinations privilégiées de la délocalisation des centres d’appels. Est-ce à dire avec votre arrivée au Cameroun que c’est le tour de l’Afrique subsaharienne ?
L’émergence de l’Afrique subsharienne en tant que destination offshore pour la relation client est naturelle. Elle répond en effet à une double exigence de notre métier à savoir une pression continue pour optimiser le coût et la disponibilité d’un bassin d’emploi avec des ressources motivées et maitrisant la langue française, voire d’autres langues. Il faut toutefois souligner que le secteur a encore le potentiel de se développer à la fois en France, en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne.
Vous êtes marocain. Comment un entrepreneur plutôt du Sud a-t-il réussi à s’installer en France?
La stratégie d’une entreprise ne peut pas être définie par rapport à la nationalité de ses dirigeants. Et je pense que cette appréhension ou «complexe» d’être du sud et d’investir dans les pays du nord a tendance à disparaitre. Ceci dit l’installation en France a été difficile comme toute implantation dans un nouveau pays. Pour moi, il n’est pas plus difficile de s’installer en France que dans les pays du sud. Les difficultés en revanche sont de nature différente. Pour moi, il ne faut surtout pas s’autocensurer.
Qui est Karim Bernoussi? Comment est-il devenu entrepreneur?
J’ai eu la chance d’avoir un expérience très diverse. J’ai eu l’opportunité de travailler à l’étranger en Europe et en Asie, dans le secteur public et semi-public, de diriger la filiale d’une multinationale et de toucher à plusieurs secteurs et métiers. Sur ce chemin de plus de 20 ans, j’ai découvert que ce qui correspondait le mieux à mon tempérament était l’entreprenariat … ça s’est concrétisé par la reprise de TWW en 2006 ( TWW est la JV créé avec Transcom en 2000). La marque Intelcia est alors née en 2006 et nous avons engagé l’entreprise dans la dynamique de développement que je souhaitais.
Ce n’était pas écrit , mais on s’oriente naturellement vers ce qui nous correspond le plus au fil du temps et des expériences.
Propos recueillis par Adama Wade