Revu à 16h30. Ecarté du dernier gouvernement togolais, Kako Nubukpo va officier prochainement à l’Organisation internationale de la francophonie. Un point de chute plutôt inattendu selon les analystes.
L’économiste togolais prendra fonctions en qualité de Directeur de la francophonie économique et numérique au sein de l’OIF.
Actuellement à Oxford, cet ancien ministre togolais de la Prospective et de l’évaluation des Politiques publiques, bien connu pour avoir critiqué ouvertement la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et sa politique monétaire, reste sans contexte l’un des pourfendeurs de premier rang du franc CFA, l’ex- franc des colonies françaises d’Afrique.
Les idées qui l’ont rendu célèbre
«Il est possible d’obtenir un supplément de croissance économique par le biais d’une politique monétaire expansionniste, avec un taux optimal d’inflation de 8 %, bien au-dessus de la cible actuelle de 2 % visée par exemple par la BCEAO », écrivait Kako Nubukpo.
Pour l’économiste togolais, l’institution sous-régionale « conduit une politique monétaire peu efficace, au regard de l’absence de liaisons existant entre l’objectif de lutte contre l’inflation fixée par l’UEMOA et les instruments dont elle dispose, ses taux d’intérêt directeurs. Elle détient également des réserves de changes excessives auprès du Trésor français ; bien qu’elle soit la banque centrale de pays en développement qui comptent parmi les plus pauvres du monde, elle n’a pas pour objectif la croissance économique ; enfin, elle ne semble pas mener de réflexion sur l’opportunité du maintien d’un ancrage rigide du franc CFA à l’Euro dans un contexte de faible compétitivité à l’export des économies de l’UEMOA et d’un Euro « fort ».
La structure et le fonctionnement de l’UEMOA sont fortement extravertis et cette extraversion explique les faiblesses de la politique monétaire de la BCEAO », écrit-il dans son célèbre ouvrage « Politique monétaire et servitude volontaire : la gestion du franc CFA par la BCEAO », paru en mars 2007 aux éditions Karthala.
A noter que cet agrégé en économie, formé à l’université Lyon-II, devenu chef de service au siège de la BCEAO à Dakar entre 2000 et 2003, est le parrain du projet « Togo Vision 2030 », un ambitieux programme qui vise à en faire un pays émergent d’ici 2030.
Par Nephthali Messanh Ledy