A l’initiative des “African Worldwide Awards”, le géostratège sénégalais Siré Sy nous explique la raison d’être de cette cérémonie qui aura lieu à Dakar le 31 mars 2016. Entretien:
Vous allez décerner des trophées à des leaders panafricains le 31 mars 2016. Pourquoi une telle initiative et quels en sont les objectifs ?
Les Africa WorldWide Awards célèbrent les Afriques qui reprennent leur destin en main et qui renégocient leur place dans la globalisation. Les Africa WorldWide Awards célèbrent les entreprises africaines devenues ou en route de devenir, des acteurs majeurs de la globalisation, des ‘’Global player’’, c’est-à-dire des entreprises africaine à dimension et/ou à vocation régionale ou mondiale et leader ou challenger dans leur secteur d’activités.
Je puis vous informer également que les prochaines éditions de la cérémonie des Africa WorldWide Awards se tiendront désormais à la date du 3 Avril de chaque année. Une date qui marque la Journée de la Renaissance africaine telle que instituée par l’Union africaine depuis 2005. Last but not least, la cérémonie de remise des Africa WorldWide Awards sera tournante dans les capitales africaines, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, qui voudront bien l’accueillir.
Les Africa WorldWide Awards célèbrent aussi les Nouvelles Grandes Figures africaines dont les idées, les actions et le rayonnement, réinventent la renaissance africaine, le panafricanisme et promeuvent de nouveaux paradigmes pour une union politique et une intégration économique du continent africain. Disons nous que les Africa WorldWide Awards célèbrera chaque année à partir de 2016, ces Afriques ‘’mondialisatrices’’, ces Afrique à l’horizon, ces Afriques en situation, en mouvement et à cœur ouvert. Je puis vous informer également que les prochaines éditions de la cérémonie des Africa WorldWide Awards se tiendront désormais à la date du 3 Avril de chaque année. Une date qui marque la Journée de la Renaissance africaine telle que instituée par l’Union africaine depuis 2005. Last but not least, la cérémonie de remise des Africa WorldWide Awards sera tournante dans les capitales africaines, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, qui voudront bien l’accueillir.
Sans trahir le suspens, pouvez-vous nous brosser le portrait des lauréats?
Les Africa WorldWide Awards sont composés de deux Awards, ‘’African Global Player Award’’ et ‘’New Face of Africa Award’’ et un prix spécial ‘’le Prix d’honneur des Africa WorldWide Awards’’. Pour le Prix spécial ‘’le Prix d’honneur’’, il sera décerné à partir de l’année prochaine. Pour cette année 2016, les deux lauréats des Africa WorldWide Awards sont M. Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’océan indien, dans la catégorie ‘’New Face of Africa’’, d’une part et d’autre part, l’Office chérifien des phosphates du Maroc dans la catégorie ‘’African Global Player’’. Concernant M. Jean Claude de l’Estrac, il est né le 17 février 1948 à Quatre-Bornes en Ile Maurice. M. Jean Claude de l’Estrac est un homme public mauricien. Il a été tour à tour journaliste, maire, (en trois occasions), politique, diplomate, historien et ministre à plusieurs reprises. Ancien ministre des Affaires étrangères de Maurice, il est depuis le 12 juillet 2012, le Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien (COI). Jean Claude de l’Estrac fut aussi ministre de l’industrie d’Ile Maurice, ancien ministre du Plan et de Développement économique.
Depuis 30 ans, Jean Claude de l’Estrac pense et théorise le développement de l’Afrique comme un tout, allant de la stabilité démocratique au développement économique en passant par la cohésion sociale et le respect des diversités. Selon lui, l’avenir du continent africain passe par son industrialisation, estimant que ‘’l’industrialisation est une arme de construction massive’’, parce qu’il s’agit de création d’emplois, de croissance et de gouvernance.
Le lauréat du prix ‘’New Face of Africa’’ des ‘’Africa WorldWide Awards 2016’’, a été au cœur des politiques publiques qui ont permis à l’Ile Maurice de passer d’une économie déclassée à un reclassement économique sans précédent. Et depuis plus de quinze ans, l’Ile Maurice est en tête des économies africaines les plus compétitives. En 1982, il est l’un des pères fondateurs de la Commission de l’océan Indien (COI). Trente ans plus tard, il en devient le secrétaire général et entreprend avec succès de moderniser et de restructurer l’organisation. Jean Claude de l’Estrac, c’est aussi l’Homme des îles, le champion des pays insulaires d’Afrique. A la tête de la COI dont il fut un des pères fondateurs, Jean Claude de l’Estrac a réussi à repositionner les iles africaines du Sud-ouest de l’océan Indien en imposant le nouveau nom de ‘’l’Indianocéanie’’. Il a ouvert de nombreux projets de coopération régionale. Il a lancé notamment l’Alliance Vanille regroupant les transporteurs aériens de l’océan Indien qui réunit Madagascar, les Seychelles, les Comores, la France (a titre de la Réunion) et Maurice, dans le but d’améliorer la connectivité dans la région et avec le monde. Depuis plus de trente ans, le Mauricien Jean Claude de l’Estrac ne cesse de nous rappeler que c’est dans les espaces africains que se jouent une part significative de la croissance mondiale, des enjeux de diversité et du défi sécuritaire. Depuis 30 ans, Jean Claude de l’Estrac pense et théorise le développement de l’Afrique comme un tout, allant de la stabilité démocratique au développement économique en passant par la cohésion sociale et le respect des diversités. Selon lui, l’avenir du continent africain passe par son industrialisation, estimant que ‘’l’industrialisation est une arme de construction massive’’, parce qu’il s’agit de création d’emplois, de croissance et de gouvernance. Pour le mauricien et lauréat du prix ‘’New Face of Africa’’, Jean Claude de l’Estrac, les plans d’industrialisation et les succès des modèles de zones franches, comme celle de Maurice, constituent une expérience à partager dans les Afriques, sous fond de la question centrale du respect des diversités culturelles ‘’préalable essentielle à la stabilité politique, à la paix, à la démocratie, et de fait à l’épanouissement de la jeunesse et à la croissance durable’’. Jean Claude de L’Estrac, homme de convictions, ne ménage pas sa peine pour l’Afrique quoique provenant de l’un de ces pays “invisibles et inaudibles”: ces petites îles de l’océan Indien qu’on ne représente pas toujours sur les cartes du continent et qui pourtant, ont des leçons de management public et du vivre ensemble à offrir dans les Afriques.
S’agissant de l’Office Chérifien des Phosphates, fondé le 7 août 1920 au Maroc et transformé en 2008 en une société anonyme (OCP SA), il est l’un des principaux exportateurs de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés dans le monde. Le marché international du phosphate brut est ainsi contrôlé à 70% par l’Office Chérifien du Phosphate (Maroc). L’OCP, qui compte faire passer sa production de phosphate de 28 à 47 millions de tonnes d’ici à 2020, est le leader du phosphate et produits dérivés, sur le marché international en 2015 (32,4 millions de tonnes) devant la Chine (30,7 millions de tonnes) et les États-Unis (30,1 millions de tonnes). L’OCP détient 32% des parts de marché en Europe, 24% en Chine, 31% en Australie, 30% en Afrique et 45% sur le continent américain (Nord et Sud). L’OCP qui, tout en faisant le cap sur les Marchés porteurs du continent, a pris pied dans les Marchés du futur (Amérique latine) et diversifie les cœurs de métiers de l’OCP (en plus du phosphate et des engrais, l’OCP vend également un savoir- faire industriel mondialement reconnu).
Le groupe OCP compte près de 20.000 collaborateurs implantés principalement au Maroc sur 4 sites miniers et 2 complexes chimiques, ainsi que sur d’autres sites internationaux. Depuis 2010, l’Office chérifien des phosphates s’est fait le promoteur dans les milieux phosphatiers de la création d’un ‘’Institut Mondial du Phosphate’’. Les 147 millions de tonnes extraites chaque année dans le monde ne suffisent plus, dans un contexte où les États-Unis et la Russie produisent pour leur propre pays, avec des réserves limitées à l’horizon 2050.
Le tout, dans une vision prospective réconciliant compétitivité et protection-préservation de l’Environnement (ville verte à Benguérir, Pipe line à la place du train). Une réussite dans la transformation organisationnelle (OCP Skills) et dans la vision stratégique (extension) qui mériteraient de déboucher sur un livre à mettre au programme de la formation dans les Business Schools en Afrique. Le groupe OCP compte près de 20.000 collaborateurs implantés principalement au Maroc sur 4 sites miniers et 2 complexes chimiques, ainsi que sur d’autres sites internationaux. Depuis 2010, l’Office chérifien des phosphates s’est fait le promoteur dans les milieux phosphatiers de la création d’un ‘’Institut Mondial du Phosphate’’. Les 147 millions de tonnes extraites chaque année dans le monde ne suffisent plus, dans un contexte où les États-Unis et la Russie produisent pour leur propre pays, avec des réserves limitées à l’horizon 2050. L’approvisionnement mondial en phosphates dépendra alors essentiellement du Maroc et de la Chine. Avec une présence effective aux Etats-Unis (Augusta), au Brésil (Sao Paulo et Paranagua), en Argentine (Buenos Aires), l’OCP a opté pour le modèle des joint-ventures: Bunge Maroc Phosphore avec le brésilien Bunge Brasil après avoir acquis 10% du capital de Heringer, leader de la distribution d’engrais au Brésil; Emaphos avec le groupe allemand Chemische Fabrik Budenheim; Indo Maroc Phosphore ‘’Imacid’’ avec Chambal Fertilizer and Chemicals et Tata Chemicals, JESA avec l’américain Jacobs Engineering; avec le Groupe Fauji pour donner naissance à Pakistan Maroc Phosphore.
Expliquez-nous le slogan “L’Afrique célèbre l’Afrique” qui entoure cette manifestation?
Vous savez en Afrique, nous ne célébrons pas assez nos Leaders à la dimension de leur talent, de leur génie et de leur vision stratégique et persévérance. Il en est de même pour nos Entreprises, qui dans un contexte africain souvent très contraignantes en termes d’environnement des affaires et de lois sociales du travail, nos capitaines d‘industries et autre dirigeants d’entreprises, réussissent au jour le jour, des miracles et des prouesses. Aussi bien du point de vue du management de la Très haute performance (des Hommes et des structures), de la vision stratégique que des résultats techniques, opérationnels et de productivité et de positionnement de l’entreprise, qui n’ont rien à envier à d‘autres success stories sur d’autres continents. Souvent en Afrique, nous dissertons beaucoup sur ce qui ne marche pas et nous nous ruons dans les brancards avec beaucoup d’énergie contre nos décideurs publics et nos dirigeants d’entreprises. Mais, nous ne réalisons souvent pas et suffisamment, comment nos entreprises africaines sont entrain de réécrire de nouvelles grammaires dans le management de la très haute performance et dans la performance d’entreprises. Prouvant ainsi que l’Afrique est aussi productrice des leçons de management venues du Sud et de gestion stratégique des entreprises à vocation régionales et mondiales. Nos décideurs publics, à travers leurs idées, leur génie, leur talent, leur sagesse et leur générosité, ont fini de repositionner l’Afrique qui est passé d’un continent déclassé à un reclassement géostratégique sans précédent, à un continent, l’Afrique, (re)devenu le modèle du monde. Malheureusement, ce sont souvent les Autres aux yeux de qui nous sommes davantage des enjeux plus que des acteurs, qui nous célèbrent. A Africa WorlWide Group, nous travaillons à inverser la courbe.
Dans la Video (voir lien), on voit défiler de grandes figures panafricanistes. Quel message codé devrons-nous y lire?
Depuis les figures emblématiques de la Renaissance africaine et du Panafricanisme des indépendances dont la plupart ne sont plus de ce monde, l’Afrique, surtout la jeunesse africaine et les petits-enfants d’Afrique, ont plus que jamais besoin de s’identifier à de nouvelles grandes figures africaines en vie, dignes héritières de la pensée renouvelée, réinventée et réactualisé de la Renaissance africaine et du Panafricanisme des indépendances. Aujourd’hui plus que jamais, l’Afrique, sa jeunesse et ses petits-enfants, ont besoin de nouveaux repères d‘ancrage et de proximité, à travers de nouvelles grandes figures africaines qui sont l’écho de la voix de l’Afrique renaissante, à la conquête du monde dans un vaste mouvement de fraternité accolade. Après le rendez-vous manqué des indépendances pour les États-Unis d’Afrique (le fédéralisme), nos Décideurs publics n’ont pas toujours compris que l’angle d’attaque pour réussir l’Unité politique et l’intégration économique de l’Afrique, passe par l’Economie, surtout dans un contexte de globalisation sous fonds d’innovations technologiques. Aujourd’hui, sur le chemin de la Renaissance africaine et du Panafricanisme réinventé et réajusté, en phase avec la réalité de ce monde du troisième millénaire, l’Afrique gagnerait à passer et à l’attaquer par ces zones économiques sous-régionales et régionales (zones géographiques), pour plus d’intégration de nos Peuples et d’unité de nos institutions, davantage que par l’Union africaine. C’est ce que nous appelons à Africa WorldWide Group, la stratégie de la périphérie (les zones économiques et géographiques) sur la stratégie du centre (Union africaine). Fort heureusement, il y a sur le continent, des Décideurs publics ‘’qui ont tout compris’’, comme on le dit à Abidjan… C’est tout le sens du prix New Face of Africa décerné au Mauricien Jean Claude de l’Estrac, Secretaire général de la Commission de l’océan indien, qui dans la pensée profonde et stratégique, invite l’Afrique et la mobilise autour d’une révolution conceptuelle articulée autour de trois pivots: industrialisation de l’Afrique-emploi des jeunes et respect des diversités pour le ‘’vivre ensemble’’