Beaucoup de pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) caressent le rêve de l’émergence pour les prochaines années : 2020 pour la Côte d’Ivoire, 2025 pour le Sénégal et 2030 pour le Togo. Pour se faire, ces Etats misent dans la mise en œuvre des programmes visant à atteindre leurs objectifs de développement.
Des ambitions qui, selon Sani Yaya, le ministre togolais délégué chargé du budget, passent par des réformes économiques et financières sous régionales mieux approfondies.
En effet, les ambitions de développement de la sous-région sont très importantes. « C’est pour cela qu’il nous faut aller plus loin dans les réformes, en particulier celles qui touchent nos économies et notre secteur financier. L’accélération du développement des technologies de l’information et leur pénétration de plus en plus massive au sein de nos populations, rendent ces réformes encore plus urgentes car de nos jours, les économies les plus performantes sont celles qui savent s’adapter et celles qui innovent en permanence », a-t-il indiqué cette semaine à Lomé.
Et de poursuivre : « Notre sous région ne peut pas être en marge de cette dynamique. C’est pour cela que le Conseil des Ministres de l’UEMOA encourage fortement la mise en œuvre des réformes de nos institutions communautaires visant à doter notre Union d’instruments de financements performants. A cet égard, je pourrais citer, au cours de ces cinq dernières années, la création de l’Agence UMOA-Titres, du Fonds de Stabilité Financière, du marché hypothécaire avec la Caisse Régionale de Refinancement Hypothécaire, le Fonds de Développement de l’Energie, etc ».
Outre ces instruments économiques et financiers, les huit Etats de l’Union ont également mis en place une banque centrale (la BCEAO basée à Dakar), une banque de Développement (la BOAD basée à Lomé) et une bourse commune (la BRVM, basée à Abidjan).
Pour le ministre togolais, ancien cadre de banque, de nouvelles réformes sont nécessaires pour consolider les acquis. « C’est à ce prix que nous pourrons atteindre l’émergence attendue dans la prochaine décennie (…) et surtout un niveau de création de richesse suffisant pour sortir de la pauvreté la grande majorité de nos populations en quête d’un mieux-être ».
Avec un marché de plus de 80 millions d’habitants, l’UEMOA est un outil d’intégration qui prend en compte l’aspect économique et monétaire de la sous région.
Par Nephthali Messanh Ledy