Être agile, savoir construire une équipe et être capable de garder son ego sous contrôle. Ce sont les trois qualités que doit avoir un CEO africain selon une étude conduite par le cabinet Mazars dans le cadre de l’Africa CEO Forum qui se tient à Abidjan les 20 et 21 mars 2016.
Ces conclusions ont été obtenues après un entretien avec 50 dirigeants d’entreprises de 36 pays, interrogés sur leur manière de voir leurs propres trajectoires, en terme d’éducation, de parcours et de style de vie. Mazars estime que dans le contexte africain, «la frugalité des moyens, la jeunesse, la complexité ou parfois les dysfonctionnements des systèmes de financement et d’investissement imposent une ingéniosité et une adaptabilité permanente, et une capacité à transgresser des conventions culturelles établies».
Le CEO doit se départir du mythe de l’homme providentiel si présent dans l’imaginaire africain. «Les nouvelles figures de leadership sont plus collaboratives» et moins autoritaire. Quant à l’ego surdimensionné, c’est le premier facteur de l’échec d’un CEO.
Le CEO vu par la génération Y
Une partie de l’étude s’est intéressée aux dirigeants de demain, à cette génération « y » née entre 1980 et 1995 et qui intéresse les grands théoriciens de la sociologie comportementale. Ainsi, quelque 760 représentants de ces jeunes «Millenials» nés dans le tourbillon de l’Internet et des nouvelles technologies de communication ont donné leur conception du monde des affaires à travers des entretiens menés à travers les réseaux sociaux notamment.
Le CEO qui veut attirer dans son entreprise ces jeunes anti-conventions doit intégrer le fait que la génération Y veut intégrer les cercles de décision. Ainsi, 90% d’entre eux projettent de gérer des équipes ou le font déjà et 70% aspirent à des postes de direction générale.
Ce désir de responsabilisation fait sans doute que la classe Justin Bieaber accorde plus d’importance au développement personnel qu’au prestige de l’entreprise. Ceux d’entre-nous qui claironnaient dans les rédactions que la star c’est la télé peuvent aller se rhabiller, ils ne sont plus de la fête.
La contribution à des missions stimulantes passe avant la rémunération, impensable chez les aînés. Et bien sûr, il s’agit d’une génération hyper connectée qui, en Afrique, n’accorde pas la même importance que ses devanciers à l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. La flexibilité de l’horaire est recherchée là où les anciens carburaient aux horaires fixes.
Bonne nouvelle, la génération Y ne voit pas dans l’expatriation la planche du salut. Elle veut construire la nouvelle Afrique. Seuls 10% rêvent d’enjamber la Méditerranée. Et 30% pensent créer leurs entreprises. Pour faire éclore la graine de l’entreprenariat qui germe chez cette génération de l’espoir, une réforme de l’enseignement supérieure est nécessaire estime Mazars.
Pour accéder à toute l’équipe, nous écrire à redaction@financialafrik.com