L’introduction en Bourse de la société Unimed se se fera à travers une cession de 3.662.450 actions représentant 14,39% du capital, soit 8,5% par M.Ridha Charfeddine et 5,89% par le fonds de Private Equity Kantara Proparco I Limited.
L’opération sera placée dans le cadre d’une Offre à Prix Ouvert (OPO) répartie comme suit :
– Placement Global : 1.271.500 actions
– Placement privée : 1.542.400 actions
– Offre au public : 848.550 actions
Le prix de l’Offre résultera de la confrontation de l’offre des
actions dans le cadre du Placement Global et des demandes émises par
les investisseurs de cette catégorie selon la technique dite de «Book
Building».
L’offre au public sera réservée aux Personnes physiques et/ou
morales tunisiennes et/ou étrangères et institutionnels tunisiens
et/ou étrangers sollicitant au minimum 25 actions et au maximum 338 500 actions pour les institutionnels et 127 250 actions pour les non
institutionnels.
Un contrat de liquidité sera mis en place par M. Ridha Charfeddine,
portant sur 8 millions de dinars en espèce et 254.500 en titres.
Une introduction qui met en lumière la dynamique du secteur pharmaceutique tunisien
La Tunisie est l’un des premiers pays africains à se doter d’une
industrie pharmaceutique active. Elle a pris son envol dans les années
90, grâce à la mise en place par l’Etat de plusieurs mesures
d’encouragement d’ordre fiscal, commercial et réglementaire, qui
amorcent une phase de privatisation du secteur.
L’industrie pharmaceutique tunisienne reste, toutefois, relativement
jeune et offre un fort potentiel de croissance. Parmi les mesures
incitatives mise en place par les autorités publiques tunisiennes :
– Exonération des droits de douane pour les matières premières et les
articles de conditionnement;
– Une fiscalité réduite à 6% de TVA sur les ventes sur le marché
local (cette taxe devrait passer à 8% à partir de 2016) ;
– Réduction des droits de douane au minimum pour les équipements ;
– Autorisation de la sous-traitance entre laboratoires ;
– Possibilité pour la Pharmacie Centrale Tunisienne (PCT) de procéder
à des appels d’offres nationaux lorsqu’il y a au moins deux
producteurs locaux (ne pas passer par un appel d’offres international),
et application d’une marge de préférence de 10% aux entreprises
nationales dans le cas des appels d’offres internationaux.
La nouvelle dynamique du secteur a permis la création de nombreuses
unités pharmaceutiques privées ainsi que l’installation de grands
groupes mondiaux en Tunisie. Aujourd’hui, la Tunisie compte 36 unités pharmaceutiques à usage humain dont des multinationales telles que Sanofi-Aventis, Pfizer, Abbott, Pierre-Fabre….
Bond de la couverture des besoins en médicaments
Avec le développement du secteur privé, la couverture des besoins en
médicaments est passée de 14% en 1990 à 45% en 2000. Un ratio qui a, néanmoins, légèrement baissé sur les années 2000-2014 (un taux de
43% en 2014). La production locale en médicaments a atteint 655 MDT en 2014 et est répartie de la manière suivante :
– 61% des médicaments sont fabriqués sous forme générique contre 39% pour les produits sous licence.
-62% des médicaments sont fabriqués sous forme sèche, contre 28% pour les formes liquides injectables et buvables et 10% pour les formes
pâteuses et semi-pâteuses.
Le reste des besoins est couvert par l’importation dont la valeur
totale s’élève en 2014 à 970 MDT et pour la majorité originaire de
la France.
Depuis 2011, la consommation de médicaments a enregistré une
croissance annuelle moyenne de 10%. Le chiffre d’affaires du secteur
est essentiellement réalisé sur le marché local et représente 35%
des dépenses globales de santé. Cette croissance du chiffre
d’affaires est le fruit de plusieurs éléments :
– L’amélioration du système de couverture sociale et élargissement
du périmètre de remboursement des soins ;
– Le développement important des infrastructures sanitaires privées
(Hôpitaux privés, cliniques, officines, centres médicaux, cabinets
dentaires, etc.);
– L’afflux de patients étrangers principalement originaires de la
Libye depuis 2011. La Tunisie est la première destination ‘santé’
sur l’ensemble de l’Afrique et Moyen-Orient avec 376.000 patients
étrangers en 2013.
Seulement 4% du chiffre d’affaires est réalisé sur le marché
export, principalement sur la région du Maghreb (43%). Un montant en nette progression sur ces dix dernières années (une croissance
annuelle moyenne de 14%), mais qui reste encore très faible.
Par ailleurs, le marché export reste volatile et dépend de plusieurs
paramètres. Certains sont spécifiques à la nature même du secteur :
difficultés d’enregistrement des médicaments dans les pays
étrangers, transparence des appels d’offres, etc., et d’autres
liés à la compétitivité des marchés. En effet, la Tunisie étant
principalement exportatrice de produits génériques, elle fait face à
une concurrence très importante, que ce soit de la part des pays
voisins ou encore des marchés asiatiques.
Un système d’approvisionnement rodé
L’approvisionnement du secteur pharmaceutique s’effectue à travers
la production locale mais aussi l’importation :
– Les importations sont exclusivement assurées par l’Institut Pasteur
de Tunisie (IPT) pour les vaccins, sérums, allergènes ainsi que les
produits sanguins et par la Pharmacie Centrale (PCT) pour tous les
autres types de médicaments nécessaires à la médecine humaine et
vétérinaire et aux différentes structures sanitaires publiques,
parapubliques et privées.
– Sur le marché local, l’approvisionnement en médicaments est
assuré aussi bien par la PCT que par des grossistes répartiteurs.
Comparables régionaux
Pour ce qui est des perspectives d’avenir, l’industrie
pharmaceutique et le secteur de la santé en général offrent un
potentiel de croissance certain, et se comparent favorablement aux
marchés voisins en stagnation :
– L’allongement de l’espérance de vie et la croissance des maladies
métaboliques et chroniques ;
– Le potentiel encore sous exploité de la production locale des
médicaments essentiellement génériques ;
– La proximité avec les pays du Maghreb et des pays africains
facilitant la mise en place d’une plateforme de façonnage et de
distribution de médicaments ;
– Le développement du tourisme médical : positionnement géographique stratégique, une médecine de qualité et des coûts de soins compétitifs ;
– Les opportunités d’investissement dans le secteur privé à l’étude : création d’une cité médicale intégrée tels que des centres de rééducation et de réadaptation, des centres de vie pour les retraités (tunisiens et étrangers), des centres d’hospitalisation moyen et long séjour…
D’autres mesures d’encouragement resteront encore à développer pour
rendre le secteur pharmaceutique encore plus attractif :
– Assouplissement de la politique de prix de médicaments administrée
par le ministère du commerce ;
– Simplification des procédures d’enregistrement des Autorisations de
Mise sur le Marché (AMM) ;
– Mise en place d’un cadre législatif approprié aux essais cliniques
et au développement de la recherche par les laboratoires internationaux
;
– Développement d’une réglementation pour les produits
biosimilaires, les produits à base de plantes médicinales et des
médicaments phytothérapeutiques, encouragement du secteur
pharmaceutique vétérinaire…
.S.C, Tunis