La reprise de la ville historique de Palmyre par l’armée syrienne vient resserrer l’étau autour de l’Etat Islamique. Mais cette victoire de Bachar Assad obtenue le 27 mars avec l’aide de l’aviation russe sonne comme un désaveu pour Washington et ses alliés.
Le silence qui a accueilli cette bonne nouvelle à Paris comme à Riyad montre bien la complexité de la géopolitique d’un conflit où l’on semble s’être trompé d’ennemi dès le départ. En affaiblissant le pouvoir syrien sous le fallacieux prétexte du printemps arabe, l’on a favorisé la création de Daech et jeté des milliers de familles sur le chemin de l’exil.
De lutte pour la démocratie, il n’y avait en réalité qu’une bataille confessionnelle entre les Alaouites au pouvoir et les sunnites sponsorisés par quelques monarchies pétrolières. Entre les deux camps, les minorités chrétiennes payent un lourd tribut. Idem pour les kurdes, soldats par substitution des enjeux pour lesquels ils seront encore, comme hier en Irak, sacrifiés.
Les diplomates européens et américains avaient tout faux lorsqu’ils pensaient pouvoir exiger comme prèalable le départ de Bachar Assad. Il va falloir revoir sa copie et ouvrir les négociations avec Damas. C’est de la realpolitik.
Le véritable enjeu de ce conflit est d’abord l’éradication de l’Etat Islamique et des mini Molenbek qui se réclament de lui sur le vieux continent. Ce n’est qu’une fois cette menace écartée qu’il faut passer (avec humilité, gageons-le) à la question complexe du déficit démocratique, un problème dont la Syrie n’à pas le monopole au Moyen-Orient.