A Addis Abeba, le politique a vite rattrapé l’économique. Le Maroc a demandé la suspension de la séance dès l’ouverture, jeudi 31 mars, de la 9e réunion conjointe entre la Commission économique africaine et le comité technique spécialisé de l’Union Africaine sur les questions financières.
Motif avancé par le royaume chérifien, la non réception à temps des documents à l’ordre du jour. Le règlement intérieur stipule en effet que les documents soient envoyés aux participants au moins 42 jours avant la réunion.
En fait, le Maroc conteste surtout la présence d’une délégation de la RASD à ce forum. «Membre non reconnu par l’ONU et par la plupart des pays présents à cette rencontre, la RASD», ne doit pas participer à cette rencontre, a fait savoir le représentant du royaume.
Le Maroc est soutenu dans ses réserves par le Sénégal (pays qui s’est retiré de la conférence à 7h30 GMT et qui l’était toujours à l’heure où s’écrivaient ces lignes) , le Gabon et les Comores. Le Burkina Faso demande de tenir en compte des dispositions des précédentes réunions afin de débloquer la conférence. La Côte d’Ivoire propose pour sa part que toutes les mesures soient entreprises pour trouver un terrain d’entente.
De l’autre côté, l’Afrique du Sud, présidente de la réunion, fort du bloc de l’Afrique Australe et de l’Afrique de l’Est, estime que la réunion doit se poursuivre sans concessions. L’Algérie déclare pour sa part qu’une quelconque invocation de l’application des règles d’une seule partie organisatrice de la réunion, à savoir la CEA, serait un affront à l’Union Africaine.
L’on se dirige tout droit vers un enlisement au sommet du fait d’un conflit du Sahara dont le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, en a fait les frais il y a quelques jours.