La réflexion par rapport à cette question est déjà sur la table de négociation de l’UEMOA et de la CEMAC. Si l’on se fie à la déclaration du gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), cette interchangeabilité n’est plus qu’une question d’heures.
« Je ne donnerai pas de date exacte, mais c’est pour bientôt, afin de consolider l’intégration de nos deux régions », a souligné le gouverneur de la BEAC, Lucas Abaga Nchama, en marge de la conférence de presse de clôture de la réunion semestrielle des ministres des Finances de la zone franc, le 8 avril dernier.
Son homologue, gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), Tiémoko Koné, lui emboite le pas par rapport à cette interchangeabilité, pour affirmer que le dispositif sera bientôt mis en place.
Selon M. Koné, les deux entités ont beaucoup travaillé sur la question. « Malheureusement, l’évolution de la conjoncture nous amène à prendre des mesures plus rigoureuses», a renchéri Tiémoko Koné.
Selon certaines sources, les deux banques centrales travaillent sur l’interconnexion des systèmes de paiement des deux régions, afin d’éviter que l’interchangeabilité des CFA émis par l’UEMOA et la CEMAC n’ouvre la porte au financement du terrorisme et au blanchiment d’argent.
Le franc CFA (CEMAC) est, depuis sa création en 1958, la devise officielle des 6 États membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cameroun, Gabon, Congo, Guinée Equatoriale, RCA et Tchad). Il est divisé en cent centimes.
Son équivalent en Afrique de l’Ouest est le franc CFA, monnaie de la zone UEMOA (Mali, Burkina Faso, Sénégal, Guinée Bissau, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo et Niger). Mais bien que les taux de conversion vis-à-vis de l’euro (auquel les deux monnaies sont arrimées) soient identiques (655,957 francs pour 1 euro), leur usage n’est pas interchangeable. On ne peut donc payer en CFA UEMOA des produits vendus en Afrique centrale.
Le franc CFA (et ses zones UEMOA et CEMAC) est créé en 1945 par l’État français à la suite de la ratification des accords de Bretton Woods, sous le nom de franc des Colonies Françaises d’Afrique. En 1958, il prend le nom de franc de la Communauté Française d’Afrique puis en 1960, le nom de franc de la Coopération Financière en Afrique centrale.
Un commentaire
Le problème, ce n’est pas seulement la non interchangeabilité des CFA.
Il s’agit de la non maîtrise et de l’appropriation véritable d’une monnaie qui depuis près de 60 ans n’a pas permis le décollage industriel et le développement économique des pays de la CMAC et de l’UEMOA.
Non et non au franc coloniale, nous n’en voulons plus.Si des courtisans essayent de nous persuader du contraire, ils perdent leur temps. La jeunesse consciente retrousse ses manches et attend silencieusement le signal, pour agir parce qu’elle a déjà vaincu le signe indien.