« L’heure de la sincérité et de la vérité a sonné. Le monde arabe traverse une période critiqu, car ce que vivent certains pays n’est pas une exception, mais il s’inscrit plutôt dans le cadre de plans programmés qui nous visent tous ». C’est en substance l’adresse du Roi Mohammed VI qui s’exprimait lors du premier sommet Maroc –Pays du Golfe qui vient de se terminer à Ryad.
Pour le Roi Mohammed VI, le terrorisme ne fait pas que nuire à la réputation de l’islam et des musulmans. Certains s’en servent aussi comme un prétexte pour diviser les pays et pour y semer la zizanie. Une situation qui exige, selon Sa Majesté, d’ouvrir un débat franc et profond entre les différents rites pour corriger les mystifications, mettre en lumière la véritable image de l’Islam et réactiver les valeurs de tolérance. Il ne s’agit pas d’une affaire liée à un pays donné, mais bien du besoin d’une prise de conscience collective par rapport à ces défis et d’une volonté réelle de renouveler le pacte stratégique scellé avec les partenaires, selon des termes bien définis devant régir les relations pour les décennies à venir.
Aujourd’hui, poursuit le Souverain chérifien, plus que jamais, « nous avons besoin de positions unies et claires rassemblant tous les pays arabes. Car, soit nous nous agrégeons les uns aux autres comme une seule entité et à l’image d’une structure bien charpentée, soit nous serons à l’inverse de ce que nous voulons être ».
Cette position a d’ailleurs été réaffirmée pendant la dernière crise avec le Secrétaire général des Nations Unies selon le Roi. Mais cette fois-ci, la situation est grave et inédite dans l’histoire de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara à en croire Sa Majesté.
Son analyse repose sur le fait que les choses en sont arrivées au point d’engager une guerre par procuration où le Secrétaire général des Nations Unies est instrumentalisé pour essayer de porter atteinte aux droits historiques et légitimes du Maroc concernant son Sahara, comme en témoignent les déclarations « partiales » du responsable onusien et « ses agissements inacceptables » afférant au Sahara Marocain.
Par ailleurs, le Roi du Maroc se demande ce que peut faire le Secrétaire général alors qu’il est l’otage de certains de ses collaborateurs et de ses conseillers, auxquels il délègue la supervision de la gestion de nombre de dossiers importants, en se contentant, lui, d’appliquer les propositions qu’ils lui présentent.
Mohammed VI a souligné que le Maroc n’a aucun problème, ni avec les Nations Unies, dont il est un membre actif, ni avec le Conseilde Sécurité, dont il respecte les membres avec lesquels il interagit en permanence. Le problème a t-il renchéri, c’est, plutôt, avec le secrétaire général, et plus particulièrement avec certains parmi ses collaborateurs, en raison de leurs positions hostiles au Maroc.
Le Royaume a toujours coordonné, au sujet de ce conflit artificiel susciter autour de son intégrité territoriale, avec ses amis traditionnels, comme les Etats Unis d’Amérique, la France et l’Espagne, et avec ses frères arabes, notamment les pays du Golfe, et africains comme le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire et le Gabon.
Pour le Maroc, son partenariat avec les pays du Golfe n’est pas le produit d’intérêts conjoncturels ou de calculs éphémères. Il puise plutôt sa force dans la foi sincère en la communauté de destin et la concordance des vues concernant nos causes communes.
Ce premier Sommet entre le Maroc et les pays du Golfe s’est tenu dans une conjoncture délicate. La région arabe vit, en effet, au rythme de tentatives de changement de régimes et de partition des États, comme c’est le cas en Syrie, en Irak et en Libye, avec tout ce que cela comporte comme tueries, exodes et expulsions d’enfants de la patrie arabe. Tout en restant attaché à la préservation de ses relations stratégiques, le Maroc n’en cherche pas moins, ces derniers mois, à diversifier ses partenariats, tant au niveau géopolitique qu’au plan économique. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit la visite réussie en Russie, le mois dernier, de sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le Royaume s’achemine également vers le lancement de partenariats stratégiques avec L’Inde et la République Populaire de Chine. Le Roi est formel à ce sujet : Le Maroc est libre dans ses décisions et ses choix et n’est la chasse gardée d’aucun pays a-t-il dit avec force. Il restera fidèle à ses engagements à l’égard de ses partenaires, qui ne devraient y voir aucune atteinte à leurs intérêts.
Par Albert SAVANA