Dlimani Zuma a décidé de ne pas se présenter pour un second et dernier mandat à la tête de la présidence de la Commission de l’Union Africaine (UA).
La sud-africaine serait en pôle position pour être investie candidate du parti Congrès National Africain (ANC), fin 2017 , pour les prochaines élections présidentielles en Afrique du Sud de 2019. Du coup et depuis 2 mois, les tractions pour sa succession ont démarré et trois noms circulent dans les couloirs feutrés du siège de l’Union Africaine, sise à Addis-Abeba en Ethiopie.
D’abord Dr. Pelonomi Venson-Moitoi, actuel le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Botswana. Son nom est d’autant plus avancé que la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) estime que le mandat de Mme Zuma est aussi le mandat de la sous-région Afrique australe. Et que comme Mme Zuma en a fait déjà la moitié, l’autre moitié devrait rester pour un ressortissant d’Afrique australe. Mais voilà, des voix se lèvent de plus en plus contre le Bostwana et son candidat. Car, s’il y a des pays les moins panafricaniste dans l’Union Africaine et sur le continent, c’est bien le Bostwana et l’Afrique du Sud. Dans l’establishment botswanais, il n’est même pas question qu’ils, les Botswanais, partagent leurs diamants avec le reste de l’Afrique. Dans leur esprit, ils se sont battus seuls pour en arriver là où ils sont et les autres pays africains devraient eux, se battre comme eux. C’est cette chevauchée individuelle du Botswana dans une destinée collective qui est l’Union africaine, qui risque de rattraper la candidature de Me Pelonomi. Car pour être élue présidente de la Commission de l’Union Africaine, il faut, impérativement, obtenir vote des 2/3 des pays membres.
Jean Claude de L’Estrac, actuel secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien, lauréat 2016 du ‘’New Face of Africa Award’’ décerné par le Think Tank Africa WorldWide Group, le 31 Mai dernier au pied du Monument de la Renaissance Africaine à Dakar au Sénégal. Il est le plan B de la Communauté sous-régionale d’Afrique australe (SADC), pour conserver et garder ‘’son’’ deuxième mandat à la tête de la présidence de l’Union Africaine. Non seulement L’Estrac est un profil idéal pour le poste mais surtout, il va finir son mandat de Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien, en Juin 2016. Le timing idéal. Seulement, ce qui risque de jouer à la défaveur de Jean Claude de L’Estrac, c’est bien le manque de soutient de son gouvernement, l’Ile Maurice, encore traumatisée par sa dernière campagne au poste de Secrétaire général de la Francophonie. Aussi, le gouvernement mauricien, pour qui un second revers diplomatique en l’espace de 2 ans, risquerait d’avoir de fâcheuses conséquences politiques, hésite et attend plus de visibilité et de garanties, pour s’engager.
Dr Cheikh Tidiane Gadio, président de l’Institut Panafricain de Stratégie, Think Tank spécialisé sur des questions de Paix, de Sécurité et de Gouvernance en Afrique. Il est l’initiateur du Forum International de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique qui va vers sa troisième édition en 2016. Il fut pendant 9 ans (2002-2011), le ministre des affaires étrangères du Sénégal. Son nom revient de plus en plus dans les couloirs de l’Union Africaine, au cas où la candidature du Botswana n’aurait pas prospéré parce que ne pouvant pas réunir 2/3 des voix des membres de l’Union Africaine et que l’Ile Maurice ne parraine pas la candidature de Jean Claude de L’Estrac.
Panafricaniste convaincu, passionné du continent et très apprécié et soutenu dans ses initiatives panafricaines par plusieurs Chefs d’Etats sur le continent, la candidature de Cheikh Tidiane Gadio risque d’être mort-née parce que dépendant d’abord du soutien de son président, Macky Sall, avec lequel il n’est pas en odeur de sainteté.
Siré SY, CEO Africa WorldWide Group
Geostraregy & Geoeconomy Think Tank