Au pouvoir depuis 2008, le président mauritanien va faire l’objet d’une opération de relations publiques/relations presse sans précédent.
Des journaux français et européens soigneusement sélectionnés (L’Opinion, Le Figaro, agence EFE, African Banker, African Business Magazine, The Africa Report…) sont invités à Nouakchott du du 23 au 27 mai, rapporte Lettre du Continent.
Les journalistes assisteront à l’inauguration du nouvel aéroport de Nouakchott, un joyau architectural construit par la société Najat Works dans le cadre d’un improbable troc infrastructures contre foncier. Nos confrères auront droit à une présentation du bilan des réalisations économiques du Raïs autour du thé.
Soupçonné par l’opposition de vouloir faire sauter la barrière du troisième mandat lors d’une consultation référendaire qu’il a annoncé lui même il y a une semaine tout en la limitant à la seule proposition de supprimer le sénat, «inutile» à ses yeux, le président mauritanien avait jusqu’à présent résisté à l’inclination naturelle des potentats d’Afrique francophone de vouloir plaire à tout prix à la presse hexagonale.
Cette opération de communication concoctée par le marabout et vétéran Marc Bousquet, patron de l’agence Médiatique et Khira Mint Cheikhani, directrice de la Télévision de Mauritanie, ne concerne ni la presse mauritanienne encore moins africaine.
Ce polissage est en tout cas la preuve, selon de nombreux observateurs à Nouakchott, que le président mauritanien a changé de fusil d’épaule, lui qui s’était montré jusque-là distant des vieux procédés de la Françafrique.
Quand à Marc Bousquets, à la tête de Médiatique, créée en 1985 et présentant 5000 euros de chiffre d’affaires en 2013 ( paradoxal pour une entreprise qui revendique 200 campagnes de communication) et de deux employés, il obtient sans doute avec le président Aziz un client parfait.