La Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) va émettre des avoirs au bénéfice d’environ un million d’abonnés à l’électricité. Une décision qui fait suite à la sommation du président ivoirien Alassane Ouattara, le 1er mai, d’annuler les hausses de tarifs de l’électricité intervenue depuis juillet 2015, dans un contexte de grogne social alors que les factures des derniers mois affichaient des augmentations allant parfois jusqu’à 50%.
Dans une note, l’entreprise concessionnaire du service public d’électricité annonce l’annulation de la hausse tarifaire de 5% de janvier 2016 et le remboursement, sous forme d’« avoir », des augmentations de factures « au-delà de 10% » qui seront appliqués sur les prochains paiements ou les factures à éditer.
Pour les abonnés « basse tension », les avoirs couvriront les factures de la période allant de juillet 2015 à mars 2016. Tandis que les 5 000 clients industriels de la « moyenne et haute tension » obtiendront des remboursements sur les factures couvrant les trois premiers mois de l’année ainsi que sur les hausses liées « au changement de la plage horaire » de tarification de janvier 2016.
La compagnie, qui ne précise pas le montant de l’opération, a souligné néanmoins que les échéances de paiement du mois de mai sont repoussées pour les premiers au 30 mai et au 7 juin pour les derniers.
Concurrence
La Côte d’Ivoire dont les « tarifs de l’électricité sont parmi les compétitifs du continent africain », soulignait ce vendredi le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, avait procédé en juillet dernier à un « ajustement tarifaire » en vue d’assurer « l’équilibre financier du secteur électrique ». Et c’est l’application des nouveaux tarifs qui, officiellement, aurait connu quelques dérives.
Le président ivoirien avait alors profité de son discours du 1er mai pour annoncer l’ouverture du service public de l’électricité à la concurrence.
Privatisé depuis les années 1990, le secteur électrique est géré par la CIE (via un contrat d’affermage avec l’Etat ivoirien) qui exploite le réseau électrique et commercialise l’énergie générée par les barrages hydroélectriques (propriétés de l’Etat) et les centrales thermiques des producteurs indépendants.
D’ici 2020, le pays envisage faire passer son offre d’électricité de 2 000 à 4 000 mégawatts.
Jean-Mermoz Konandi