Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a donné le ton, lundi 23 mai 2016, des assemblées générales de l’institution qui se tiennent à Lusaka, capitale de la Zambie.
Quelque 3000 délégués inscrits venus des 54 pays africains membres et des 26 membres non régionaux ont afflué au pays de Kenneth Kaunda, figure charismatique du panafricanisme.
L’événement, qui réunit les pays membres et les partenaires multilatéraux servira de cadre pour dévoiler la stratégie de la BAD pour la transformation de l’Afrique. Au delà du traditionnel examen du rapport d’activité et de l’approbation du budget, le point d’orgue de ces assemblées de Lusaka portera sur les orientations stratégiques d’une institution dont les concours à l’économie africaine se sont établis à 8,8 milliards de dollars en 2015, en augmentation de 25% par rapport à 2014.
Face à la presse, Akinwimi Adesina est revenu sur les cinq priorités (éclairer l’Afrique, nourrir l’Afrique, industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et améliorer la qualité de vie des africains) de son institution. «Si l’Afrique consacrait au moins 10% de ses recettes fiscales (500 milliards de dollars) par an au financement de l’Energie, la question serait réglée», dira-t-il en réponse aux questions de la presse.
« L’Afrique regorge de potentialités mais l’on ne se nourrit pas de potentialités », insistera M. Adesina. Le processus de la décentralisation adopté récemment par le conseil d’administration de la BAD doit lui permettre de dynamiser et de renforcer le pouvoir des régions.
Le rôle de la BAD est d’une part de transformer les potentialités et, d’autre part, de participer à la mobilisation et à la structuration des fonds pour le financement des grands projets. A l’exemple du projet congolais Inga III, qui repose sur le contrat d’achat de 4300 MW de l’Afrique du Sud et les concours financiers des institutions de développement.
S’agissant des attentes liées aux assemblées 2016, le président Adesina espère obtenir un engagement encore plus fort des chefs d’Etat africains et du secteur privé sur les 5 grandes priorités ainsi identifiées. L’institution qui s’est engagée à tripler pour porter à 5 milliards de dollars sa contribution au financement de l’adaptation au climat a déjà entériné l’agenda des objectifs de développement durable. Mais, les nombreuses initiatives prises pour booster la production de l’Energie le montrent, la priorité de l’institution basée à Abidjan reste d’éclairer un continent où encore 700 millions de personnes n’ont pas accés à l’électricité.