Le gouvernement ivoirien veut relancer le programme de logements sociaux, l’un des projets phares du président Alassane Ouattara qui semble avoir pris du plomb dans l’aile. Au cours d’une rencontre ce jeudi avec la quarantaine d’opérateurs engagés dans le projet, le ministre ivoirien du Logement social et de l’habitat, Gnamien Konan, a indiqué que l’Etat se proposait de racheter les logements une fois achevés afin d’en assurer la vente aux acquéreurs.
« Nous avons décidé (…) à travers le Fonds de Solidarité Habitat (FSH) de racheter tous les logements sociaux et économiques que vous allez construire et à 100% », a-t-il indiqué, précisant que seront concernés les opérateurs ayant 65% de logements sociaux dans leurs programmes.
Le fait est que 4 ans après le lancement du programme, la réception des premiers logements continue de tarder ; « la moisson » est en deçà des attentes, a avoué le ministre Gnamien Konan. Les promoteurs, ont évoqué des difficultés foncières, l’absence des VRD pour mener à bien les projets, et surtout la question de financements auprès des établissements bancaires. Une dernière contrainte que la décision du gouvernement devrait contribuer à lever, ont-t-ils salué.
Fonds de garantie
Par ailleurs, le ministre a annoncé le projet d’un Fonds de garantie pour le crédit acquéreur qui sera alimenté par « au moins 50% des taxes sur le ciment et le clinker (principal composant du ciment, ndlr) à l’importation », afin de faciliter l’accès au crédit aux couches modestes de la population, principales cibles du projet.
Le ministre a en outre souligné que le gouvernement souhaite désormais que 90% des logements sociaux soient en hauteur afin « d’éviter d’étaler les villes» avec tout ce que cela comporte en terme d’infrastructures supplémentaires (VRD notamment) à financer.
Initialement prévu pour 60 000 logements, le programme a été étendu à 150 000 logements sociaux et économiques devant l’engouement suscité. Les tarifs proposés vont de 5 millions à 25 millions FCFA et plus. Et les souscripteurs devraient, selon le plan du gouvernement, bénéficier de prêts bancaires au taux de 5,5%, pour des durées allant de 11 à 20 ans.