Par Jean-Mermoz KONANDI, Abidjan.
Fitch Ratings a maintenu la notation de la Côte d’Ivoire à B+ pour ses émissions obligataires à long terme en monnaie étrangère et locale avec perspectives stables. Ce qui maintient le pays dans la catégorique hautement spéculative. Les performances économiques de la Côte d’Ivoire, associées à une certaine stabilité politique retrouvée, n’ont pas suffi à améliorer sa note financière, Fitch évoquant encore la « faiblesse des caractéristiques structurelles », comme « le PIB par habitant, les indicateurs de développement humain », qui restent inférieurs à la moyenne des pays de la même catégorie.
L’agence souligne que le pays a certes performé que la plupart des pays de la catégorie, mais entre dans un nouveau cycle avec une « érosion progressive de l’effet de rattrapage » et, exposé « aux chocs climatiques », il devrait enregistrer « une décélération du taux de croissance en 2016 ». Cependant, « la croissance à moyenne terme devrait être élevée » en raison de la « hausse attendue des investissements publics et privés », notamment avec les engagements des bailleurs de fonds lors de la table ronde de Paris de mai pour le financement du PND (Plan national de développement) 2016-2020.
Points à surveiller
Pour Fitch, les principaux facteurs qui, individuellement ou collectivement, pourraient déclencher une action de notation positive sont, à moyen terme, une amélioration des indicateurs de développement et de gouvernance, et une amélioration significative de la dynamique de la dette publique au-delà des prévisions actuelles (estimée à 41,3% du PIB fin 2015 et attendue à moins de 40% d’ici 2018).
A l’inverse, une instabilité politique renouvelée, des incidents de sécurité mettant en péril les perspectives macroéconomiques ou la capacité de l’État à honorer ses engagements sont de nature à détériorer la perception du pays. Tout comme une baisse importante des perspectives de croissance et une forte détérioration de la dynamique de la dette publique.