Le Nigéria autorise la dépréciation du naira. L’objectif de la mesure prise par la Banque centrale nigériane (CNB) le 15 juin, vise à rassurer les investisseurs étrangers alors que le pays traverse des turbulences économiques. La CNB annonce qu’à partir du 20 juin le taux de change du naira sera dicté par le marché.
Un retournement de situation pour la première économie africaine qui fait face à une crise économique et financière sans précédents du fait de la chute des cours mondiaux du pétrole, qui représente pas moins de 70 % des revenus de l’Etat et 90 % des réserves de devises étrangères du pays. Ce qui avait amené à la rareté des devises étrangères, avec comme conséquence la chute du naira au marché noir. Mercredi, le naira s‘échangeait à 370 pour un dollar au marché noir.
Cette situation « dangereuse » n’avait toutefois pas fait vaciller les autorités nigérianes, qui avaient jusque là maintenu inchangé le taux de change du naira vis-à-vis du dollar, à savoir 197-199 nairas pour un dollar. Le président Muhammadu Buhari considérant jusqu’ici qu’une dévaluation « tuerait » le naira.
Toutefois, avec optimisme le gouverneur de la Banque centrale, Godwin Emefiele, a déclaré mercredi que « …désormais que le moment est propice pour restaurer les mécanismes d’ajustement automatiques du taux de change, avec la réintroduction d’un taux interbancaire flexible sur le marché ».
Godwin Emefiele, avait prévenu en mai dernier que la récession était “imminente”, au vu du ralentissement de la croissance au premier trimestre 2016, l’inflation avait atteint 15,6 %, son plus haut niveau en six ans.
Depuis un an, les investissements directs étrangers (IDE) au Nigéria sont tombé à leur plus bas niveau, et ceci depuis la crise économique mondiale de 2007-2008.