L’ancien ministre d’Etat Karim Wade a été libéré à 1h30 minutes dans la nuit du 23 au 24 juin sur la base d’une grâce présidentielle par décret n° 2016-880 du 24 juin 2016. Détenu depuis troi ans, le fils de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade a aussitôt quitté le pays à bord d’un jet privé pour Doha (Qatar) où il est arrivé . Voici la réaction des hommes politiques sénégalais.
En pleine nuit
« Comment explique-t-on le fait qu’il soit libéré en pleine nuit, qu’il ne soit pas passé par Touba et qu’il ait voyagé par jet privé. Un avion qui l’attendait, de surcroit, à l’aéroport »
Idrissa Seck, opposant politique, leader du parti Rewmi, encore sonné par la nouvelle intervenu alors que lui et beaucoup de ses compatriotes, éprouvés par Le jeûn, étaient dans les bras de Morphée.
De grâce
« Maintenant, les supputations, on voudrait bien les faire, on ne peut empêcher personne de le faire. Mais la réalité, elle est ce qu’elle est. Elle signifie tout simplement que des gens ont bénéficié d’une mesure de grâce ».
Me Sidiki Kaba, garde des sceaux qui a fait face à la presse, le 24 juin pour expliquer ce qui s’apparente à l’inexplicable dans certains milieux.
Malaise
« Ce dernier développement dans le dossier Karim Wade, après des interférences religieuses et politiques, a installé une impression de malaise réel au Sénégal »
Alioune Tine, une figure de la société civile sénégalaise.
Cerise
« La grâce est la cerise sur le gâteau qui montre que le Président Macky Sall et son régime n’ont jamais été intéressés par la traque des biens mal acquis ».
Fadel Baro, du mouvement Y’en a marre, quelques heures avant la libération de Karim Wade.
2019 déjà
«Tout le monde savait que Karim Wade était blanc comme neige. Comme je l’avais dit tantôt, le combat est loin d’être fini. Nous allons nous mobiliser pour le porter à la tête du pays en 2019″
Assane BÂ, membre du bureau politique du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) qui a investi Karim Wade candidat pour les présidentielles de 2019.
Clémence
« Monsieur Karim Wade a purgé plus de la moitié de sa peine en prison. Je pense que compte tenu de son comportement, je pense qu’il mérite cette clémence. Je demanderais personnellement au président de la Républicain de le libérer.
Chérif Lehibe Aidara, guide religieux et président du mouvement Baamtaaré Sénégal (Développement du Sénégal), peu avant l’annonce de la libération.
Pardon
« La grâce est une prérogative du président de la République d’accorder son pardon à toute personne qui a été condamnée d’une manière définitive. Et celle-ci n’est rien d’autre qu’un pardon »
Me Ousmane Seye, avocat.
Scandaleuse
« Pourquoi la libération de Karim Wade est scandaleuse alors qu’il est un être humain comme tous les autres. Il faut que les gens sachent raison garder. C’est la loi qui le permet au président de la République et il ne faut pas qu’ils tombent dans une situation de méchanceté gratuite»
Le secrétaire d’État à l’Alphabétisation, Youssou Touré
Droits civiques
« Si Karim Wade est gracié, il sort de prison, il bénéficie de sa liberté de mouvement. Il peut voyager et sortir du territoire national. Mais les peines pécuniaires qu’il encourt continuent d’être en vigueur. Ses biens continueront à être confisqués. La recherche de ces biens continuera de se faire. Il n’aura pas ses droits civiques encore moins ses droits professionnels. Il sort de prison mais il ne recouvre pas ses droits et ses biens ».
Ibrahima Séne du PIT (Parti de l’Indépendance et du Travail)
Révolution
« Assimiler le droit de grâce à un arrangement politicien c’est ne point comprendre les changements profonds aux allures de révolution silencieuse qui ont été opérés depuis 2012 en matière de meilleure gouvernance ».
Aminata Touré, ancienne premier ministre du Sénégal