En 2010 alors que le régime Gbagbo prenait de l’eau, une villa genevoise (avec piscine en bordure du golfe de Cologny) appartenant à feu Felix Houpheït Boigny est vendu à 15,3 millions de Francs Suisse (12 millions d’euros à l’époque) . Les instructions viennent de Laurent Gbagbo qui avait mandaté à cet effet, et-ce depuis le 25 octobre 2007, l’avocat franco-ivoirien maître Sanogo Yaya.
L’heureux acquéreur est Wahbé Tamari, homme d’affaires d’origine libano-palestinienne, qui évolue dans le négoce du café-cacao ivoirien. Le rachat est fait à travers la société «La Capite 110SA » créée à cet effet et qui a depuis changé de nom. Le produit de la vente est versé dans un compte de la Société Générale à Paris libellé au nom de la «Présidence de la République » et dans le compte du Trésor ivoirien. Plusieurs zones d’ombre entourent cette transaction.
Au lendemain de l’arrivée au pouvoir du président Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire porte plainte contre X pour blanchiment. Le bien immobilier (situé dans l’un des plus beaux quartiers de Genève) est mis sous-séquestre. S’ensuit les procédures judiciaires où l’on espérait, à terme, déterminer les circonstances exactes dans lesquelles cette transaction a été effectuée. Il n’en sera apparemment rien, l’Etat de Côte d’Ivoire qui a levé le séquestre dès 2013 et retiré sa plainte, a racheté la villa pour 21 millions de Francs, rapporte le journal suisse Le Temps. En toute discrétion. Ce qui n’est pas pour déplaire au très discret Wahbé Tamari qui réalise une plus- value brute de 5 millions de Francs Suisse.