Dans le contexte international peu favorable marqué par le ralentissement de l’économie chinoise et la baisse des cours des matières premières qui plombe toute perspective de croissance, le continent africain peut compter sur « un atout structurel » de poids pour changer la donne : sa consommation privée, conséquence d’une démographique dynamique et offrant « des perspectives attrayantes pour les entreprises à la recherche d’opportunités ». C’est la conclusion que tire Coface de son étude relative aux opportunités à saisir en Afrique subsaharienne à l’horizon 2025, publiée ce 29 juin.
Plusieurs facteurs fondent l’optimisme de Coface. La démographie détermine la taille du marché potentiel et d’ici 2025, plus de 50% des 1,2 milliard d’Africains vivront dans les villes. Un fait important d’autant plus que, comparées aux campagnes, les villes offrent plus d’emplois, donc de revenus, et concentrent les infrastructures (énergie, transport, commerce, etc.) qui poussent bien plus à la consommation.
S’appuyant, outre la démographie, sur des critères économiques, l’étude a dressé une liste de 15 pays réunissant les conditions pour voir une forte croissance de leur consommation privée : Gabon, Botswana, Namibie, Afrique du Sud, Nigéria, Ethiopie, Côte d’Ivoire, Mozambique, Tanzanie, Sénégal, RDC, Ghana, Kenya, Rwanda, Angola.
La distribution et les TIC, deux secteurs d’avenir
Dans cette perspective, l’étude cible deux secteurs, la distribution et les TIC, comme offrant les meilleures opportunités pour les investisseurs et constitueront des leviers pour soutenir la croissance du continent.
« Plusieurs pays producteurs de matières premières qui ont subi la chute des cours, offrent donc structurellement des perspectives de croissance de la demande privée, susceptible de contribuer au développement de leur secteur de distribution » soutiennent les experts de Coface. Avec l’évolution des modes de consommation dans les villes, les centres commerciaux qui offrent de meilleures commodités d’approvisionnement des ménages, auront donc le vent en poupe, note l’étude. Un filon dans lequel s’est déjà engouffré le groupe franco-japonais CFAO « qui projette l’ouverture de 80 à 100 centres commerciaux dans la zone UEMOA dans les dix années à venir », rappelle Coface.
En outre, le taux d’équipement (en mobile) des populations est encore relativement faible et l’offre de services accessibles par mobile augmente rapidement. Le secteur des nouvelles technologies constitue donc un champ d’opportunités où la demande va inéluctablement se densifier au fil des années, soutient le rapport. Ces pays « peuvent trouver dans les activités des TIC une source et un outil de diversification de leur économie et présentent à ce titre un potentiel intéressant dans ce domaine ».
Selon l’étude, le Nigeria, l’Angola, le Ghana et l’Afrique du Sud sont les quatre pays où ces secteurs ont le potentiel de développement le plus important.