Kigali, 08 Juillet (ARI) La Présidente de la Commission de l’Union Africaine (UA) Dr Nkosazana Dlamini Zuma, exhorte les femmes africaines à élargir les mouvements féminins, à travailler plus solidaires et plus inclusives, pour transformer la société en vue de l’égalité du genre sur le continent, a établi ARI.
«Le Rwanda nous montre que l’égalité du genre est possible. Raison pour laquelle il faut unir toutes les femmes du continent, associer les hommes progressistes, et réaliser l’émancipation de la femme pour que celle-ci participe à tous les aspects de la société », a-t-elle indiqué. Elle a tenu ces propos à Kigali où se tient la 3ème Rencontre du Groupe de Haut Niveau de l’UA sur l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
Cette réunion de deux jours a pour thème « les contributions du Protocole de Maputo relatif aux droits des femmes dans la transformation des rôles traditionnels des deux sexes en Afrique : bilan, possibilités et responsabilité ». La rencontre regroupe des délégués de 15 pays africains dont des Ministres du Genre et de l’Action Sociale, des chercheurs, des représentants des institutions gouvernementales, de la Société Civile, des organisations partenaires et du Secteur Privé. Mme Zuma a reconnu des progrès réalisés, mais qui demeurent certes insuffisants, tant le rythme de la transformation pour les droits de la femme reste lent.
« Des textes et protocoles sont en place. Mais nous ne sommes pas satisfaits. Il faut un pas décisif pour édifier l’Afrique que nous appelons de nos vœux. Il faut secouer l’ordre établi, créer un nouvel ordre, créer un nouveau mode de lutte, en nous concentrant sur nous-mêmes », a-t-elle poursuivi. Elle fustige la persistance d’une tendance des femmes à êtres conformistes, à ne pas transformer pour intégrer la moitié de la population. Cette transformation exige de mettre en cause un certain nombre de questions liées à la résistance au changement et à une situation qui écarte la femme.
« Combien de personnes ont cédé volontairement le pouvoir ? Le patriarcat est bâti pour l’avantage des hommes », a-t-elle dit, pour ensuite citer le digne fils de l’Afrique, Thomas Sankara :
« Les hommes, quelle que soit l’oppression qu’ils subissent, ont un autre être à réprimer. Nous avons besoin de la femme dans la lutte pour changer l’ordre établi. Nous cherchons à détruire pour remplacer ».
L’objectif du Protocole de maputo, soulignons-le, était d’incorporer et d’améliorer les droits des femmes dans la lutte en Afrique.Mme Zuma a cité aussi Mme Gracia Samora Machel qui a fait remarquer que l’émancipation de la femme n’est pas un acte de charité. Déjà certains hommes avancent que 30 % des postes occupés par des femmes placent les hommes en danger.
« A la direction de l’UA, certains hommes regrettent que 15 % des postes sont occupés par des femmes. Perpétuer les pratiques traditionnelles néfastes demeure un obstacle parce que les femmes s’avèrent des complices. Parce que ce sont elles qui transmettent ces pratiques. Il faut donc rompre avec le cycle de l’oppression, adopter les tactiques idoines, détruire le sexisme », a encore exhorté la Présidente de l’UA.Elle a remercié la solidarité des femmes africaines qui a œuvré de concert pour que Dr Nkosazana D. Zuma soit placée à la tête de l’UA.
Elle s’est réjouie d’être au Rwanda où les femmes ocupent 64% des postes au parlement. Une panélistes a fait remarquer : « N’ayons pas peur de rugir. Les femmes africaines doivent rugir. Ce rugissement a permis d’instaurer la paix au Liberia et d’installer la première femme comme Présidente en Afrique. Les rugissements de la femme africaine ont obtenu une femme à l’UA. Quand les femmes africaines rugissent, le monde change ». Pour la Présidente du Parlement rwandais, Mme Domitila Mukabalisa, le Rwanda a réalisé l’égalité des genres. Depuis 2008, le Rwanda a promu cette égalité, notamment dans l’agriculture, les infrastructures, la santé, l’éducation, la propriété terrienne. Le Rwanda a établi pour cela une budgétisation.
Notons qu’au Rwanda, 64 % des femmes sont au Parlement, 40 % au Gouvernement, 50 % sont des juges, 40 % sont dans l’administration locale.
André Gakwayaka, Kigali, ARI-RNA/ partenaire de Financial Afrik