Etrange nuit en Turquie. Après ce qui restera comme une tentative de coup d’Etat contre les institutions démocratiques d’une exception arabo-musulmane, le bilan est lourd. Plus de 60 morts et 754 arrestations parmi les militaires. De plus, cinq généraux et 29 colonels ont été démis de leurs fonctions sur ordre du ministre de l’Intérieur Efkan Ala. A chaud, voici les enseignements à tirer de ce coup d’Etat:
1-Comme nous l’avions écrit dans le cas de l’Egypte, les grandes démocraties ne volent pas au secours des expériences démocratiques dans les circonstances extrêmes. Le « pourvu que la paix soit maintenue » de John Kerry, prononcé en réaction au coup d’Etat montre clairement que pour les USA, le soutien à Racep Erdogan et, par devers lui, aux institutions républicaines du pays, n’était pas la première priorité. Pays de 80 millions d’habitants, membre de l’OTAN, la Turquie occupe une position stratégique.
2-La deuxième leçon est liée à la résistance populaire du peule turc, ce qu’on n’avait pas vu à Bamako en mars 2012 lors du coup d’Etat contre Amadou Toumani Touré. L’arrestation du chef d’Etat major de l’armée, le bombardement du parlement, les coups de feu contre la foule à Istanbul, le déploiement de l’armée et la loi martiale imposée par les putschistes n’a pas suffi à faire réussir ce coup contre la démocratie.
Alors que CNN et les médias main stream parlaient d’incertitudes, le gouvernement a rapidement démenti : la situation est « largement sous contrôle », a assuré le Premier ministre turc Binali Yildirim, tandis qu’un porte-parole du service de renseignements évoquait un « retour à la normale ». Quant au président Erdogan, c’est via son smartphone qu’il est arrivé à s’exprimer.
La tentative de coup d’Etat « idiote » menée par un groupe de militaires est « vouée à l’échec et largement sous contrôle », a prédit samedi vers minuit (GMT), le Premier ministre turc Binali Yildirim à la télévision.
En définitive, c’est le peuple qui a mis échec à un coup d’Etat qui allait replonger toute une région dans l’instabilité.
Un commentaire
Deux leçons pour l’Afrique ? L’Afrique à déjà enseigné ces leçons au monde il y a quelques mois.
En effet le coup d’État manqué au Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest:
1/ n’a pas été condamné par l’occident,
2/ à été stoppé par le soulèvement de la population, poussant les militaires non putschistes à attaquer et déloger les putschistes.