Depuis la parution de son livre « Nouvelles affaires africaines » dans lequel il déclare que le président Ali Bongo est un enfant biafrais adopté par feu Omar Bongo, Pierre Péan est au centre de plusieurs procédures judiciaires. S’estimant diffamé par plusieurs passages du livre, le Directeur de cabinet du président gabonais, Maixent Accrombessi, avait déposé plainte en France par l’intermédiaire de ses avocats. L’avocat parisien Francis Spizner qui s’est vu confié le dossier a obtenu des magistrats français le renvoi devant le tribunal correctionnel.
Selon les informations de La Lettre du Continent, les transcriptions des correspondances officielles entre le célèbre journaliste et l’actuel ministre gabonais de la communication, Alain-Claude Bilie Bye Nze (un lièvre déjà levé par Mediapart ) et laissant à penser que le premier aurait tenté de soutirer 10 millions d’euros au second ou au gouvernement gabonais, ont motiv la décision des magistrats.
Si tel était le cas, cette décision est une victoire judiciaire par Accrombessi et par une certaine Afrique aux prises avec la presse parisienne et ses méthodes de travail . « Mon client a décidé de saisir la justice à titre personnel mais également au nom de cette nouvelle génération d’africains excédés par les pseudo-journalistes d’une autre époque qui font commerce des mensonges et affabulations sur l’Afrique », déclarait l’avocat du dircab.
Encadré
A propos des 10 millions : une affaire vieille de trois ans
Le site Médiapart se serait procuré des documents qui mettent en cause le journaliste français « au cœur d’obscures tractations » avec Ziad Takieddine, homme d’affaires franco-libanais, Fara M’Bow, intermédiaire franco-sénégalais et le porte-parole d’Ali Bongo, Alain Claude Bilie By. Le site d’informations affirme qu’en novembre 2013, une rencontre aurait eu lieu entre Pierre Péan et Alain Claude Bilie By. Après cet entretien, Takieddine et M’Bow, les deux intermédiaires, auraient proposé à l’Etat gabonais de verser « 10 150 000 euros sur un compte suisse », et d’employer « un ami » de Pierre Péan pour que le livre ne soit pas publié. Des affirmations que réfute le journaliste. Il assure que le pouvoir gabonais cherche à « le salir » pour « le punir d’avoir dénoncé le système Bongo ».
Une chose est sûre : Pierre Péan aurait effectivement demandé de l’aide pour un ami, ancien conseiller de sécurité à la mairie de Libreville, assure Médiapart. « Nous avons évoqué le cas d’une relation, Jean-Louis Gros, qui a été maltraité par les autorités gabonaises et que j’entretenais. J’ai demandé que justice lui soit rendue », confirme Péan.
Cette demande est formulée dans un « protocole d’accord » rédigé dans les bureaux de Me Dominique Penin, l’avocat de Ziad Takieddine et transmis à la présidence gabonaise. Celui-ci rappelle les engagements de chaque partie. Si Pierre Péan dit avoir eu connaissance de ce document, à l’inverse, les intermédiaires évoqués, Dominique Penin et Fara M’bow, assurent n’avoir « aucun souvenir » ou ne pas être « au courant ».
Source: http://information.tv5monde.