Les députés ivoiriens viennent de donner carte blanche au président Alassane Ouattara pour la ratification d’un Accord de partenariat économique (APE) intérimaire avec l’Union européenne. L’autorisation a été accordée au cours d’une session parlementaire ce 10 août, dans le sillage de la volonté exprimée par le gouvernement en conseil des ministres le 3 août dernier.
« En attendant la mise en œuvre de l’APE régional, l’Union européenne a prorogé jusqu’au 1er octobre 2016 l’accès à son marché sans droit de douanes à la Côte d’Ivoire. Si nous ne ratifions pas cet accord, la Côte d’Ivoire se verra exclue du nouveau règlement d’accès au marché en franchise de droit de l’UE (…) qui sera entériné le 8 septembre prochain », a expliqué Ally Coulibaly, le ministre en charge de l’Intégration africaine, venu exposé le projet devant la représentation nationale.
L’enjeu pour le pays est donc de continuer à bénéficier du régime de préférence douanier pour ses exportations (cacao, café, banane, conserve de thon, etc.) vers l’UE, son principal partenaire commercial avec qui il a échangé 4 653,4 milliards FCFA, soit environ 7,09 milliards d’euros, de marchandises en 2015 selon les chiffres officiels.
« Cet accord ne fragilisera pas notre économie mais lui permettra d’être encore plus compétitive », notamment par rapport aux pays d’Amérique latine qui proposent quasiment les mêmes produits agricoles sur le marché européen, a tenté de rassurer le ministre.
C’est en 2008 que la Côte d’Ivoire a signé l’APE pour se préserver du désastre économique qu’aurait entrainée une taxation de ses produits à l’entrée des ports européens. Et l’APE intermédiaire permet de préserver cet acquis dans l’attente de la ratification de l’Accords régional au niveau de la CEDEAO.