Dans une tribune publiée dans Le Monde, Laurent Fabius dénonce la lenteur de l’entrée en vigueur de l’accord de Paris. Signé il y a 9 mois, le traité de la COP 21 est loin d’entrer en vigueur. A moins de trois mois de la COP22 de Marrakech, l’accord est loin d’entrer en vigueur. Laurent Fabius s’en désole:
« Des difficultés majeures apparaissent ou se confirment qu’il serait irresponsable d’occulter. Et d’abord concernant la ratification elle-même de l’accord de Paris : il y faut au moins 55 Etats, représentant plus de 55 % des émissions de gaz à effet de serre ; nous en sommes à moins de 2 % ! Des promesses sont données, mais le fait est qu’aujourd’hui ni la Chine, ni les Etats-Unis, ni l’Union européenne, ni l’Inde, ni la Russie – les cinq premiers émetteurs mondiaux de CO2 – n’ont encore franchi le pas. Il est vital, au sens propre, qu’ils le fassent et vite. »
Actuel président du conseil constitutionnel français, Laurent Fabius avait cédé son fauteuil de champion du climat à Ségolène Royal. Pour contourner la lenteur des grands pays pollueurs, Fabius propose la création d’un pacte universel « pour le climat et plus largement pour l’environnement à travers un texte “à droit constant” reprenant, dans un traité à caractère obligatoire, les principes déjà reconnus qui font l’objet d’un consensus, en particulier la reconnaissance du droit à un environnement sain qui appartient à chaque personne. De ce droit découlera le droit des citoyens, et plus largement de la société civile, àdemander des comptes aux Etats concernant le respect de l’environnement. »
Seule donc, argue Laurent Fabius, une action volontariste, mondiale, rapide et multiforme peut encore éviter la tragédie : c’est précisément le but des 29 articles et 140 paragraphes de décisions, ainsi que des accords divers que tous les pays du monde ont agréés lors de la COP21.