Par A. L, Casablanca.
Aujourd’hui, les ambitions de la banque panafricaine dépassent largement les frontières de l’Afrique subsaharienne et celle du Maghreb.
La diversification géographique du groupe Attijariwafa Bank se poursuit. La banque panafricaine posera bientôt ses valises au Tchad. Attijariwafa Bank vient d’obtenir l’ensemble des autorisations nécessaires pour cette nouvelle filiale. «C’est une étape fondamentale pour enrichir le dispositif du groupe au niveau de l’Afrique Centrale», soutient Mohamed El Kettani, PDG d’Attijariwafa bank. Mais aujourd’hui, les ambitions de la banque panafricaine dépassent largement les frontières de l’Afrique subsaharienne et celle du Maghreb.
Actif sur une quinzaine de pays africains, le groupe pourrait enfin réaliser son projet d’implantation en Egypte. Attijariwafa bank est actuellement candidat pour l’acquisition de Barclays Bank Egypt. «Le processus est engagé», affirme le PDG. Mais cela ne pourrait pas être encore pris pour acquis. Le groupe bancaire marocain doit actuellement faire face au deuxième candidat : la banque émiratie National Bank of Dubaï (NDB).
Pour l’heure, Attijariwafa Bank capitalise sur ses positions actuelles. Les différents métiers et la répartition géographique du groupe lui ont permis de mieux absorber les effets de la conjoncture ainsi que le ralentissement du crédit sur le marché domestique. En somme, les revenus du groupe ont totalisé 10,1 milliards de DH à fin juin 2016, en amélioration de 3,5%. Une hausse soutenue par l’ensemble des compartiments dont la marge d’intérêt (+0,2%), la marge sur commissions (+11,6%), ou encore le résultat des activités de marché (+7,9%). Le résultat net consolidé enregistre une progression de 7,1% à 3 milliards de DH grâce à notamment la maîtrise des charges (+5,4%). Le coût du risque poursuit également son allégement initié depuis l’année dernière. Il s’établit à 1,5 Milliards de DH, soit en baisse de 5%. Pour le mangement, l’analyse du risque a été renforcée ces derniers mois en raison du contexte macroéconomique actuel. Par ailleurs, c’est la baisse de la demande qui a entrainé un ralentissement du crédit, surtout au Maroc.
« Certes Attijariwafa Bank Maroc reste la plus forte contribution au RNPG mais celle-ci recule au profit des autres filiales africaines », souligne Ismail Douiri, directeur général d’AWB. L’activité bancaire en Tunisie affiche bonne mine. Les dépôts de la clientèle ont progressé de 10% et les crédits de 13% à Attijari bank Tunisie. La filiale sénégalaise (CBAO) arrive également à tirer son épingle du jeu avec une activité tout aussi florissante (+12% en ressources clientèle et +10% en crédits). La filiale ivoirienne (SIB) crève le plafond des surperformances, avec des dépôts et les crédits à la clientèle en hausse de 14% et 37%.
Au vues de ses réalisations confortables, la banque se dit prête à exporter ses modèles de services spécialisés en Afrique subsaharienne. Avec 38% de part de marché en gestion d’actifs dans la zone FCFA, « la banque est en phase de déployer et de renforcer l’ensemble des métiers spécialisés dans les zones UEMOA et CEMAC », déclare Kettani. L’expérience de la bancassurance, quant à elle, semble avoir fait ses preuves, notamment en Tunisie – l’entité est en position de leader après seulement 3 exercices avec 17% de part de marché).
En somme, le résultat net part du groupe s’élève quant à lui de 7,9% à 2,5 milliards de DH. Les indicateurs de rentabilité affichent, de leur côté, bonne mine avec un RoE de 15,5% et un RoA de 1,4% (en hausse respectivement de +0,9 point et 0,1 point par rapport au premier semestre 2015).
Le semestre a également été riche en évènements pour la banque aux 8,1 millions de clients, notamment à travers le lancement d’un plan stratégique 2016- 2020 « Energies 2020 ». Un programme qui a pour but de consolider la position de leader du groupe au niveau régional, ainsi que d’accélérer l’optimisation de son modèle, dans un environnement marqué de profondes mutations économiques et technologiques.
Le groupe bancaire ambitionne de se positionner comme « la banque relationnelle de référence » pour tous ses clients à travers un modèle proactif, centré sur la satisfaction des besoins spécifiques de la clientèle. Il vise aussi à consolider son leadership au Maroc en matière d’innovation, en tirant profit des technologies nouvelles liées au digital, pour mettre en place une banque encore plus proche de ses clients. Le plan vise également à consolider les atouts de son modèle de « banque universelle » s’appuyant sur une diversification des métiers et des géographies et sur une capacité démontrée à générer de la croissance, à rationaliser les moyens et à maîtriser les risques. « AWB se doit d’accélérer le développement des segments faiblement pénétrés », soutient Kettani -faisant allusion aux segments de la TPE, banque économique, banque participative, paiements électroniques-. Le groupe prépare également la seconde étape de son développement sur le continent africain. Après une période de consolidation des filiales acquises entre 2005 et 2011, la banque se dirigera désormais vers les pays anglophones.