« Je ne suis qu’un individu. Avec ou sans moi, les travaux doivent se poursuivre. J’étais certainement votre chef au cours de ces quatre années, mais toute chose à une fin ». Tels sont les mots forts tenus par Carlos Lopes à l’ensemble du personnel de la CEA, le 29 septembre 2016 au siège d l’Organisation basée à Addis Abeba.
Le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique a ainsi officiellement annoncé qu’il se retirait de l’organisation qu’il a dirigée ces quatre dernières années. Cette démission revêt une valeur pédagogique dans un continent où les transitions politiques, économiques et sociales marquent souvent des fractures violentes et des régressions au lieu des sauts qualitatifs espérés. « Nul n’est indispensable » semble dire M. Lopes en annonçant sa démission qui s’inscrit dans le cheminement intellectuel d’un homme voulant retrouver sa liberté de parole et d’action. « Il est très important que nous réalisions que les leaders sont toujours de transition s’ils sont compétents. Pour être un bon leader, vous devez être capable de quitter quand vous pensez que le moment est opportun et non quand on ne veut plus de vous. Voilà pourquoi cette décision vient de moi et à point nommé ».
M. Lopes, huitième Secrétaire exécutif de la CEA qu’il a rejoint en septembre 2012, s’est dit fier de ce que la CEA et son personnel ont ensemble réalisé au cours des quatre dernières années, surtout en ce qui concerne la production de produits crédibles et de qualité, tel que le Rapport économique sur l’Afrique, les Profils de pays et autres, dont se servent de plus en plus, les États membres, dans la formulation des politiques, entre autres.
Il a félicité le personnel de la CEA pour les énormes efforts qu’il a fourni pour lui apporter un appui et une collaboration dont il a fait preuve pour garantir que sa vision de voir la CEA devenir un groupe de réflexion de renom sur le continent, faire la différence dans la vie des Africains à travers divers produits qui sont et continueront à avoir un impact positif à long après son départ.
« La CEA s’est considérablement redorée une image, une crédibilité dans ses activités et je suis certain que les gens le ressentent dans leurs interactions quotidiennes avec nos interlocuteurs », déclare M. Lopes. Et ajoute que la CEA vit en effet de la vision de « L’Afrique d’abord » dans tous ses travaux pour promouvoir la transformation structurelle, l’industrialisation et l’intégration régionale au service du développement du continent, entre autres.
« Nous l’avons fait à cause de l’Afrique. Il y a de quoi être fier et je suis très fier de ce que nous avons été en mesure de réaliser ensemble et ceci est la raison pour laquelle je suis convaincu que la CEA continuera de briller. Mon souhait, mon espoir et ma conviction sont que, la CEA continuera de briller », dit-t-il aux fonctionnaires de la CEA.
M. Lopes, accompagné de ses deux adjoints, M. Abdalla Hamdok, Économiste en chef et Secrétaire exécutif adjoint en charge de la production du savoir et Mme. Giovanie Biha, Secrétaire exécutive adjointe en charge de la diffusion du savoir, dit qu’il ne doute point que compte tenu des résultats de la CEA durant son mandat, l’organisation continuera de travailler main dans la main avec ses partenaires stratégiques tels que l’Union africaine et la Banque africaine de développement pour promouvoir le développement économique du continent.
Chaque fonctionnaire ayant pris la parole a fait l’éloge de M. Lopes pour, entre autres, le rôle qu’il a joué dans la réforme de la CEA, les rapports entre l’organisation, ses partenaires et les États membres à un niveau supérieur, l’embellissement de l’enceinte de l’institution et son rôle d’accueillir de grandes conférences ayant un impact sur le développement du continent, habiliter les employés et surtout garantir la parité hommes-femmes dans l’organisation.
Carlos Lopes quitte l’organisation le 30 octobre 2016.