28 Octobre 2016 à Mossoul, plus de 200 civils sont tués par l’Etat Islamique de plus en plus oppressé par les bombardements. Il s’agit d’Hommes courageux qui ont préférés finir en abats plutôt qu’en appâts.
Et c’est ainsi que la communauté internationale se scandalise. Dans tous nos petits villages français, allemands, italiens, c’est la stupéfaction et l’émotion. Et pour populariser ces belles preuves de solidarité, surgissent de toute part des panneaux affichant « Je suis Syrien », « Je suis Irakien », …
Dans un mois, les restes, les miettes de survivants à ces massacres de masse se retrouveront aux portes de l’Europe. Et il s’en suivra un nouvel émoi et une stupéfaction. Mais cette fois, les panneaux, il ne vaudrait mieux pas qu’ils les lisent.
Des hommes, des femmes et des enfants venus le cœur à la main à la recherche de la Paix. Devant eux, se trouveront des gardiens de la Paix venus les armes à la main pour défendre une autre Paix. C’est ainsi qu’une Paix peut en incommoder une autre.
La misère des autres, tant qu’elle se trouve dans les écris, dans les contes, sur les ondes, derrière le téléviseur, tant qu’elle n’est pas dans notre viseur elle crée de l’émotion, de la compassion. Mais lorsqu’elle se rapproche de notre odorat, de notre toucher, il n’y a plus de larmes à couler. Nos cinq sens implosent et la misère de nos cœurs s’impose. Ou devrait-on dire, la mesure de nos cœurs s’expose.
Et si tout simplement nous arrêtions de pleurer devant ces massacres « télévisuels » qui n’ont rien de différents que ceux de nos films d’action à la différence près qu’ils sont réels. Puisqu’une fois à nos portes, nous ne les regardons plus avec le cœur, en cédant à la rumeur et à la peur, oubliant qu’eux ont fui la terreur.
Jadis, devant nos écrans ils étaient l’innocence. Aujourd’hui, devant nos yeux ils symbolisent « méfiance et violence ».
Une technique vieille comme le monde : les dévêtir de toute valeur pour éviter le déshonneur.
Alors, comment ne point conclure ainsi :
Réfugiés, Réfugiés,
A la quête d’une eau propre,
Vous qui fuyez vos eaux troubles,
Vous qui n’avez plus un Rouble,
Recevez notre opprobre.
Fabrice Kom Tchuente, Auteur du recueil « Engagements Poétiques » publié aux éditions Persée