A la surprise générale, le sortant Yaya Jammeh est annoncé grand perdant des élections présidentielles tenues jeudi 1er décembre. Selon les premières estimations qui se sont depuis confirmées, c’est le candidat de l’opposition coalisée, Adama Borrow, qui est sorti gagnant d’un scrutin que d’aucuns qualifiaient de « farce électorale ». Cette victoire inédite renvoie les analystes à leurs chères études où ils seront en bonne compagnie avec les instituts de sondage et nombre de nos confrères de la presse.
À Banjul, dés la fermeture des bureaux de vote, la rumeur annonçait l’improbable scénario confirmé depuis par la Commission électorale indépendante.
Les résultats officiels du scrutin annoncés par ladite commission, par la voix de son président, Alieu Momarr Njai, attribuent 45,5% des voix au nouvel homme fort de la Gambie, contre 36,7% pour le président sortant au pouvoir depuis vingt-deux ans. Quand à Mama Kandeh, ancien député du parti au pouvoir et candidat d’une nouvelle formation, il se retrouve avec 17,6 %. Le désormais ex homme fort de la Gambie a reconnu sa défaite.
Ils étaient 890 000 électeurs sur près de 2 millions d’habitants à être appelés aux urnes.
Porté au pouvoir par un coup d’État en 1994, Yahya Jammeh, élu pour la première fois en 1996 puis réélu tous les cinq ans depuis, briguait un cinquième mandat à la tête de la Gambie.
Presque inconnu de l’échiquier politique, Adama Barrow, 51 ans, est l’homme que l’on n’attendait pas. Militant depuis 1996 au sein du Parti démocrate unifié (UDP), il en était devenu le trésorier. Auparavant, Adama Barrow a été garde du corps de l’influent homme d’affaires gambien Momodou Musa Njie. Adama Barrow s’est par la suite lui-même lancé dans les affaires avec son agence immobilière, la Majum Real Estate pour faire fortune. Sa victoire ouvre de nouvelles perspectives pour la Gambie.