Le Niger vient de recevoir 610 millions d’euros de l’Union européenne afin de lutter contre l’immigration clandestine en direction de l’Europe. Le tout nouveau fonds africain de l’UE, (appelé fonds Hannibal en cela qu’il finance la défense contre les flux migratoires vers l’Europe), est à la base de ce programme qui vise, selon les observateurs, à faire sous-traiter la question délicate du flux migratoire par les pays tiers. Les contributions viennent de l’Allemagne, de la France et de l’Italie, et de tout le vieux continent qui a vu 1,4 million de réfugiés et de migrants à l’assaut de la citadelle du bonheur qu’il représente à leurs yeux.
Le Niger est pour les migrants d’Afrique noire le principal point de départ vers l’Occident. En effet, la ville désertique d’Agadez est une importante étape avant l’entame de la grande traversée du Sahara qui conduit vers la Libye et de là, vers la mer Méditerranée, cimetière des ambitions et des maigres économies de la plupart des africains à la recherche d’un nouveau rêve.
Dans le même cadre, l’UE a offert une importante assistance au Sénégal, à l’Éthiopie, au Nigeria, au Mali, ainsi qu’à l’Afghanistan, à la Jordanie, au Liban et à la Turquie, entre autres. Beaucoup de ces pays sont contraints de signer des programmes de réadmission de leurs ressortissants et ceux de leur région dans des conditions parfois attentatoires aux conventions internationales. Soucieuse des droits de l’homme sur son territoire, l’Europe sous-traite ainsi une problématique sensible dans des pays où l’opinion publique ne représente pas encore un contre-pouvoir et où la société civile, engagée dans des plans de financement restreignant la liberté de parole, a du mal à jouer pleinement son rôle.
Bref, le Niger rejoint le cercle , appelé à empêcher les migrants à venir troubler la quiétude du Nord. En principe, les cas relevant de l’asile ne sont pas concernés par les reconductions. A voir.