Par Nephthali Messanh Ledy
Patrice Talon devra faire cavalier seul pour financer et réaliser le barrage d’Adjarala. Ou l’abandonner. Pour cause, le Togo va suspendre le projet commun développé avec le Bénin, Lomé souffrant d’un niveau de dette trop élevé après ses investissements à tout va dans les infrastructures.
C’est en tout cas l’un des projets annoncés suspendus et/ou annulés par Sani Yaya, ministre des finances, ce mardi à l’occasion du vote du budget 2017. On parle d’un niveau d’endettement qui ne permet plus certains emprunts – la dette publique totale est passée de 48,6% du Pib en 2011, à 75,4% du Pib en 2015, contre un plafond de 70% fixé par l’UEMOA.
On cite également, entre autres projets annoncés suspendus et/ou annulés, le projet BID3 pour la construction des infrastructures scolaires, le projet d’aménagement de 1.000 ha de périmètres agro-sylvo pastoraux et halieutiques, le Projet PURISE destiné à la réhabilitation des infrastructures et des services électriques financé par la Banque mondiale.
Pourtant conçu au préalable par les deux pays pour faire face au déficit énergétique, le projet dont les travaux devront être réalisés par le chinois Sinohydro Africa devrait coûter entre 275 et 300 milliards de F CFA, et être financé par les deux parties. Le barrage devra se situer dans la localité d’Adjarala où le fleuve Mono sert de frontière entre les deux pays d’Afrique de l’Ouest.
En rappel, Exim Bank of China avait accordé au Bénin, en novembre 2016, un prêt concessionnel de près de 150 milliards pour financement partiel des travaux. Un financement qui venait s’ajouter aux 36 milliards obtenus en mai 2016 par le chef de l’État togolais lors d’un voyage en Chine. Le Bénin va-t-il poursuivre le projet après ce volt-face de son partenaire ? La balle est dans le camp Talon.