Tout avait bien commencé. Un joli conte de Noël pour le président congolais Denis Sassou Nguesso,73 ans, au pouvoir depuis 32 ans, qui devait rencontrer Donald Trump au nom du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur le Libye qu’il préside. L’homme fort de Brazzaville, sous l’instigation de ses conseillers et stratèges, prend l’avion en direction des USA, le 26 décembre. Le porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla, connu pour n’avoir pas le triomphe modeste, enflamme la twittosphère en publiant un communiqué signé de Firmin Ayessa, ministre d’Etat, Directeur du Cabinet du Président de la République. Communiqué des plus officiels qui sera repris en boucle.
C’était mal connaître le 45ème président des USA qui n’a rencontre pour l’heure que l’égyptien Abdel Fattah Al Sissi, allié de l’Occident et destinataire de la plus grande aide du FMI-Banque Mondiale (respectivement de 12 milliards et 3 milliards de dollars) jamais accordée à un pays africain. Incapable de situer le Congo sur une carte, Donald Trump qui veut rencontrer de hauts responsables de l’Union Africaine, se rapporte à ses conseillers. Lesquels, submergés de rapports d’ONG et d’alertes d’opposants congolais, battent en arrière. Craignant une polémique, le porte-parole du président américain, madame Hope Hicks, annonce à Reuters que la rencontre « n’a jamais été programmée » et qu’il n’y avait pas de rencontre prévue avant la date d’investiture, soit le 20 janvier. Entre temps, la délégation congolaise est bien arrivée aux USA avec à sa tête le président Denis Sassou Nguesso et son ministre des Affaires Etrangères. Jean-Claude Gakosso a déclaré mercredi soir que « La patience est notre règle, le temps de la diplomatie n’étant pas celui des médias ». La délégation congolaise se serait rendue à Palm Beach où le président Donald Trump reçoit et consulte depuis sa résidence de Mar-a-Lago. Un énième refus leur aurait été notifié sur place. Une véritable douche froide pour le président Nguesso qui voulait se rassurer sur les intentions du nouveau locataire de la Maison Blanche envers l’Afrique. Un malheur ne venant jamais seul, l’avion présidentiel a été la cible d’une manoeuvre (non aboutie encore) des représentants de la Commisimpex qui espèrent une saisie conservatoire pour solder une dette vieille de 30 ans. La rencontre Trump-Nguesso, gros canular de la fin de l’année, fait les choux gras de la presse du monde entier.