La présentation officielle du 6e Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2015, ce jeudi 29 janvier 2016 à Yaoundé par la Commission nationale anti-corruption (CONAC), a coïncidé avec la dixième année de fonctionnement de cette institution. Et parmi les points essentiels de ce bilan dressé par le président de la CONAC, Dieudonné Massi Gams, 441 résolutions prises, principalement en rapport avec les enquêtes économiques, les marchés publics et les investigations diverses.
Par ailleurs, figure en priorité le recouvrement des fonds. En effet, en 10 ans, près de six milliards de F ont été recouvrés et versés dans les caisses du Trésor public. Ces fonds sont issus du recouvrement fiscal sur MTN-Cameroun, Broadband Communication Ltd et des grossistes des industries brassicoles du Littoral, des faux virements de salaire et pensions, de la gestion des fonds PTTE, entre autres. L’on apprend également que 10,2 milliards sont en cours de recouvrement, à la suite des dénonciations et enquêtes de la CONAC.
Dans le fond, le Rapport 2015 présente le déploiement des institutions de contrôle et de régulation, dont la mission principale est de lutter contre ce fléau et de se prononcer sur les infractions assimilées. Par ailleurs, le document souligne l’action des juridictions de fond, à l’instar de la Cour suprême et du Tribunal criminel spécial (TCS). On y apprend, par exemple, que le TCS a, au cours de l’année 2015, rendu 46 décisions dans le cadre des détournements des deniers publics (établi ou tentative). Après ces différents procès, le montant dû à l’Etat camerounais à titre de dommages et intérêts est de près de 37 milliards de F. En outre, de 168 dénonciations en 2008, la CONAC en a reçu 3 268 en 2015, dont le plus grand nombre se concentre dans le Centre et concerne les litiges fonciers et les marchés publics.
Elisabeth K