L’année 2017 sera difficile pour les pays subsahariens en raison principalement de la chute des matières premières et de la faible croissance de la région. Dans un rapport publié le 10 janvier 2017, Standard and Poor’s ajoute à ce décors morose le faible potentiel de croissance des marchés exportateurs que sont l’Europe et la Chine, la perspective d’un baril de pétrole à 50 dollars (quoique révisée à la hausse suite au dernier accord de l’OPEP) et une notation régionale moyenne qui s’est dégradée, oscillant entre BB- et B.
Bref, la tendance générale de 2016 à la dégradation des notations souveraines semble se poursuivre en 2017. Sur les 6 derniers mois, l’agence avait dégradé 4 pays que sont le Mozambique, la République Démocratique du Congo, le Nigeria (passé de B+ à B) et le Rwanda (passé de B+ à B). Les deux premiers ont fait défaut en 2016. Le Mozambique est retombé dans la catégorie ultra spéculative SD (en défaut) en avril avant de revenir à B- puis de retomber dans la catégorie CC de risque extrêmement spéculative en novembre 2016 au terme d’un énième engagement à restructurer une dette extérieure colossale.
Quant à la RDC, elle a fait brièvement défaut durant le mois d’août. La perspective est passée de stable à négative dans l’Angola voisin. Par contre, le Rwanda, le Kenya, le Cap Vert et le Nigeria bénéficient de la tendance inverse, passant d’une perspective négative à une perspective stable. Les spreads rattachés aux obligations africaines étaient stables dans la majeure partie du deuxième semestre 2016. Pour 2017, le marché s’attend à des émissions du Ghana et du Nigeria.
Dans l’ensemble, le portefeuille S&P comprend 17 pays. A l’exception du Botswana (A-), de l’Afrique du Sud (BBB-) et du Mozambique (CC), tous ces pays sont dans la catégorie B spéculative. Pour 2017, la perspective sera stable pour 10 pays et négative pour 6. Le Burkina Faso est le seul pays à avoir une perspective positive. Le Sénégal, le Cap Vert, le Botswana et l’Afrique du Sud ont une perspective neutre.
Par ailleurs, relève l’agence, les capacités de remboursement des dettes du Ghana, du Cap Vert, du Kenya, de l’Ouganda, du Mozambique et de la Zambie se sont amoindries. Les performances budgétaires sont faibles pour les 4/5 des pays subsahariens.