Par André Gakwayaka, Kigali.
« Il faut que nos mentalités et nos habitudes soient telles qu’elles réalisent les Objectifs de Développement Durables (ODD) à l’horizon 2030. Les entreprises expérimentées impliquées dans ce système complexe sont exhortées à réussir ce grand projet pour le bien des populations », déclare le Président Paul Kagamé lors du lancement officiel, le 27 janvier 2017, du Centre Africain pour les ODD (SDGCA). La cérémonie s’est déroulée en présence de 24 délégués des pays africains, des organisations internationales, des entreprises privées, des académiciens, des chercheurs et des experts des divers secteurs.
«L’on devra considérer l’approche consultative de tous les acteurs, tenir en compte de l’importance de la bonne gouvernance, évaluer les bonnes politiques pour que tous comprennent l’importance du développement inclusif et durable. La réalisation des ODD doit être comprise comme quelque chose qui n’est pas imposé mais qui correspond à la vision de notre développement », a-t-il indiqué.
L’on a noté la présence du co-président du SDGCA, Aliko Dangote, des membres du Conseil d’Administration, du vice-président de la JICA, de la ministre des Affaires étrangères kenyane et candidate à la présidence de la Commission de l’Union Africaine, Mme Amina Mohamed, du CEO de la COMESA, Sindiso Ngwenya.
«Le Centre africain des SDG sera le point de contact, de coordination et de plaidoyer. Nous contribuerons au changement de la vie fragile de nos populations toujours confrontées aux difficultés, et pour cela, nous travaillerons ensemble dans la coopération », a poursuivi le numéro un rwandais. Le Président Kagame a relevé que les contributions des bailleurs pour le Centre n’atteignent pas 5 % des besoins. Raison pour laquelle les africains continueront à travailler ensemble pour trouver des financements, tirer les enseignements des expériences diverses, promouvoir l’égalité du genre, exploiter les Sciences et les Technologies et collaborer avec les privés.
A ce propos, le Président Kagame s’est réjoui de la présence à la séance d’Aliko Dangote, Vice-président du SDGCA. Il a recommandé de mesurer l’impact du Centre au niveau des secteurs privés et publics. «Nous devons faire des progrès, faire le suivi et l’évaluation des résultats, créer un système de données», a-t-il poursuivi. «Nous devons réduire les fossés économiques, accélérer les TIC et protéger l’environnement».
De son côté, le Vice-président de SDGCA, Aliko Dangote, a passé en revue les efforts réalisés par l’Afrique pour réduire la pauvreté extrême de moitié depuis 1990. Mais malgré cela, beaucoup de gens dans le monde vivent dans la pauvreté et la sous-alimentation, cause de nombreuses morts, surtout chez les enfants de moins de cinq ans. Les jeunes sont sans emploi, surtout en Afrique. «Le Secteur Privé doit être pris en considération dan les ODD. Des solutions innovatrices doivent être trouvées. Nous devons réduire les fossés économiques, accélérer les TIC et protéger l’environnement. Le Secteur Privé doit jouer son rôle positif auprès des communautés et des services. Il doit renforcer les capacités des jeunes au niveau de leur Forum pour l’entreprenariat et les échanges. Nous devons avoir une voix commune en tant que communauté des affaires», a-t-il souligné.
Il a ajouté que les ODD ont certes des défis, mais l’on devra organiser des évaluations et des suivis, surtout que les infrastructures du continent restent insuffisantes. «Les institutions ne peuvent pas s’épanouir si elles ne sont pas soutenues. Je remercie le Président Kagamé et le Rwanda qui ont accepté d’abriter le Centre à Kigali. Vous pouvez compter aussi sur mon soutien pour le développement de ce Centre africain », a-t-il promis.
Le vice-président de la JICA, Dr Takao Toda, pour sa part, a apprécié les innovations des jeunes rwandais au niveau des transactions de fonds par téléphones mobiles et la gestion des stocks pour bracelets. Il a félicité le Rwanda pour ses progrès dans la croissance, conseillant d’investir dans l’éducation des jeunes et la transformation des défis en opportunités pour, toujours, aller de l’avant, en maintenant son espoir.
«La sagesse est importante ici. Elle transforme les difficultés et les risques en opportunités, comme le Rwanda l’a fait. Il faudra toujours un développement stratégique des talents pour aller des problèmes aux réponses», a-t-il encore insisté.
Le Directeur Général du Centre Africain des SDG, Dr Bellay Begashaw, a souligné la nécessité d’accélérer les ODD pour 2030. «Pour cela, il faudra beaucoup de soutiens. L’Afrique maintenant reconnue comme une force devra établir sa propre capacité pour soutenir sa population. Le Centre s’avère une solution locale et africaine. Les Africains essaient de trouver des réponses à leurs problèmes. Il faudra pour cela combiner nos connaissances et les multiplier», a-t-il dit. Dr Begashaw a informé que le Centre a démarré ses opérations en Juillet 2016, et qu’il a le soutien des Gouvernements, de la Société Civile, des experts et académiciens, pour les recherches politiques. Ce Centre qui a acquis ses propres terres construira ses bureaux et rassemblera des experts et des partenaires stratégiques dans différents secteurs.
« Il faudra des financements pour atteindre les ODD, ainsi qu’un système d’identification basé sur la biométrie. Les intellectuels africains peuvent influer sur la vie, éviter des calamités, collaborer et améliorer la gestion des problèmes cruciaux du continent. Le Secteur privé demeure indispensable par sa vaste expérience pour apporter la transformation du continent », a poursuivi le DG du SDGCA.
Dr Begashaw a lancé un appel aux politiciens qui ne peuvent rien accomplir seuls sans la contribution des citoyens sollicités à appuyer, même individuellement. Il a informé qu’il a appris du Rwanda le sens profond du terme « Agaciro » qui signifie dignité, valeur et amour propre de soi. « Dans cet esprit, nous voulons créer des plateformes sur le contient pour valoriser et autonomiser l’Africain afin qu’il atteigne les ODD », a conclu le patron du Centre africain des ODD.