Sur les quinze membres de la CEDEAO, seuls dix ont voté pour le candidat sénégalais Abdoulaye Bathily, par ailleurs, candidat de cette organisation intergouvernementale ouest-africaine. Professeur Bathily qui briguait le poste de président de la Commission de l’Union Africaine, a échoué à la 3e place de cette élection remportée par le tchadien Moussa Faki Mahamat. C’était en marge du 28e sommet de l’UA, ouvert lundi 30 janvier à Addis-Abeba (Ethiopie).
Les pays qui ont tourné le dos à la candidature de la CEDEAO sont le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali, la Guinée, le Niger. Le Nigeria, plus que jamais touché par le terrorisme avec les innombrables dégâts causés par Boko Haram, est obligé de se liguer avec le Tchad, très en verve pour la lutte contre les jihadistes.
Pour la Guinée, il est de notoriété publique qu’entre Alpha Condé et Macky Sall, ce n’est pas le grand amour. L’épisode de l’épidémie Ebola, la crise gambienne en attestent. En plus, Condé étant déjà choisi comme président de l’Union Africaine, il va s’en dire que la candidature d’Abdoulaye Bathily était hypothéquée d’avance.
Le Mali a renvoyé l’ascenseur au Tchad qui a perdu plusieurs soldats dans le conflit qui prévaut dans le Nord du pays d’Ibrahima Boubacar Keita. Certes, le Sénégal y est engagé aussi, mais le Tchad est le seul pays, au plus fort du conflit, a déployé des troupes au sol pour faire face aux jihadistes.
La défection du Niger était tout de même prévisible. Car le Sénégal et le Niger se disputent le poste de président de la Commission de l’Uemoa depuis quelques années. La tension s’est exacerbée après le Sommet des chefs d’Etat à Cotonou (Benin) en début d’année 2016.
La question géopolitique a certainement pesé sur la défection du Burkina Faso. Ce pays fait partie du G 5 sahel (composé de la Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) qui est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité.
Choisi comme candidat unique de la CEDEAO, M.Bathily avait officiellement lancé sa campagne le 7 novembre dernier à Dakar, à travers une rencontre d’échanges visant à réfléchir sur des propositions pour une Commission de l’UA qui répond aux attentes des peuples et des dirigeants du continent. Cette campagne a été faite dans 44 pays du continent africain.
Un commentaire
A la lecture de votre analyse qui nous éclaire les choix suivent une bonne logique. Aussi ce qu’un lecteur peut attendre de Mr Abdoulaye Bathily est simplement qu’il mette son programme de campagne et son expérience à la disposition de la Cedeao et de l’Afrique entière à travers le nouvel élu .