A comme Alpha Condé : le guinéen a succédé au tchadien Idris Deby Itno au poste de président de l’Union Africaine. La réunion élective a été tenue à huit clos lundi 30 janvier 2017. Il s’agit d’une première pour la Guinée. Seul hic, le retour triomphal du président guinéen a coïncidé avec une pénurie de carburant à Conakry.
B comme Bathily : le sénégalais Abdoulaye Bathily, un des cinq postulants au poste de président de la Commission de l’Union Africaine, a été éliminé au troisième tour, lâché par la CEDEAO. Seuls le Liberia et la Gambie ont été solidaires au Sénégal lors du fatidique troisième tour. Parmi les raisons de cette élimination, une position diplomatique du Sénégal délicate face au concurrent tchadien (mêmes alliés, mêmes espace géostratégique) et un budget communication jugé modeste. Les experts de la communication estiment que Bathily n’aurait jamais dû mettre en avant sa qualité d’universitaire.
C comme Chiffres : 37 chefs d’Etat et de gouvernement et pas moins de 49 ministres des Affaires étrangères ont participé à ce 28 éme sommet de la l’union africaine à Addis Abeba. L’on a noté jusqu’à prés de 4000 participants. Le maître mot restait l’efficacité. A Quoi sert une Union Africaine qui, jusque-là, a adopté 1500 résolutions (discours de Kagamé) sans réelle assurance de la mise en oeuvre?
D comme Djibouti : C’est en marge du 28 éme sommet de l’union africaine à Addis Abeba que le président djiboutien, Ismaïl Omar Guelleh a souhaité la réalisation du projet ferroviaire Dakar-Djibouti pour désenclaver le continent et davantage faciliter la communication. Encore un slogan?
E comme Ethiopie : le pays hôte de l’organisation l’Ethiopie a profité du sommet pour reprendre sa place diplomatique après une année de violences politiques et de répressions. Mais le calme semblait être revenu lors du 28 éme sommet de l’union africaine. Pourvu que ça dure.
F comme financement : le financement de toutes les opérations de l’institution est évalué approximativement à 700 millions d’euros. Ce budget était jusqu’à présent pourvu à près de 70% par l’apport de partenaires étrangers (Union Européenne, Banque Mondiale, Chine, etc.). Désormais, l’Union Africaine a décidé de financer son fonctionnement par ses ressources propres en taxant à hauteur de 0.2% les importations des pays. La fameuse taxe Kaberuka survivra-t-elle aux enjeux nationaux?
G comme Gambie : Les chefs d’Etat et de gouvernement présents à l’ouverture du 28ème sommet de l’Union africaine (UA), ont salué la gestion pacifique de la crise postélectorale en Gambie, qui a vu récemment une alternance à la présidence de la république.
H comme Heure : le chef de l’Etat guinéen, nouveau président en exercice de l’Union africaine (UA), a servi une leçon de ponctualité et d’assiduité à ses pairs qui viennent en retard aux réunions ou repartent avant la fin. « Désormais, nous allons commencer à l’heure. Si nous disons 10h00, nous devons commencer à 10 h00”, a lancé un Alpha Condé des grands jours ».
Idriss Déby : Grand vainqueur du match diplomatique entre les cinq pays postulants pour la présidence de la Commission de l’Union Africaine, le tchadien Idriss Déby peut dire merci à son armée. L’un des chefs d’Etat de la sous-région aurait dit au ministre sénégalais des Affaires Etrangères: « je ne peux ne pas voter pour le Tchad qui a 500 de ses soldats dans mon pays ».
J comme justice : La question d’un retrait des pays africains de la Cour pénale internationale était au centre des débats. L’Union africaine qui encourage un départ collectif des pays africains de la Cour doit faire avec le refus du Nigeria, seul pays à s’opposer ouvertement à cette résolution.
K comme Kagamé : le président rwandais Paul Kagame, chargé de plancher sur une restructuration de l’UA, a présenté les grandes lignes de son projet à Addis-Abeba. Le texte a été adopté et devra être adopté prochainement. la mise en œuvre immédiate de la « taxe Kaberuka » de 0,2 % sur les importations – dont le principe a été adopté lors du sommet de juillet – et le renforcement des sanctions pour les pays qui ne paient pas leur contribution constituent les grands axes de la réforme;
L comme Ligue arabe : La Ligue arabe a salué le retour du Maroc au sein de l’Union africaine. Selon Le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou al-Gheit « le retour du Maroc à la maison africaine représentera une valeur ajoutée et positive » pour le travail de l’Union africaine durant la période à venir. Ce retour du Maroc au sein de la famille africaine va contribuer à renforcer les ponts de liaisons qui existent entre la Ligue arabe et l’Union africaine dans différents domaines compte tenu des priorités et des défis qui concernent les deux parties », a-t-il ajouté.
M comme Moussa Faki Mahamat : porté à la tête de la présidence de la commission de l’union africaine en remplacement de la sud africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. M. Mahamat est un Juriste de formation et ministre des Affaires étrangères du Tchad depuis 2008.
N comme Nepad. critiqué par son immobilisme, le Nepad fait part des institutions devant subir une refonte radicale devant accompagner la mise en oeuvre de grands projets. L’institution localisée dans la banlieue de Johannesburg devrait être pleinement intégrée au sein de la Commission de l’Union Africaine.
O comme Ouattara : le président ivoirien fait parti des grands absents de ce 28 éme sommet de l’UA à l’instar du président malien Ibrahim Boubacar Keita, du président algérien Abdelaziz Bouteflika, du Béninois Patrice Talon, du Nigérian Muhammadu Buhari, du gambien Adama Barrow, du Burundais Pierre Nkurunziza, de l’Angolais José Eduardo dos Santos et du Congolais Joseph Kabila.
P comme passeport: le passeport africain a été officiellement lancé lors de ce 28 éme sommet.
Q comme quote-part : la quote part du financement de l’Union Africaine par les Etats membres ne dépasse pas 7%. Les principaux bailleurs de fonds sont l’Egypte, le Nigeria, l’Algérie, la Libye et la Tunisie.
R comme réintégration : la réintégration du Maroc était le sujet phare de l’événement. Soutenu par 39 des 54 pays de l’organisation, le royaume renoue avec l’instance panafricaine après plus de 32 ans d’absence. Un acte salué par la plupart des chefs d’Etat présents.
S comme Sécurité : l’algérien Smail Chergui a été réélu pour un deuxième mandat comme commissaire à la Paix et à la sécurité de l’Union africaine (UA), dépassant d’une voix son challenger nigérian.
T comme Taxe : la mise ne application de la taxe Kaberuka de 0,2% sur les importations est suspendue à l’établissement de listes prioritaires de chaque pays et à l’examen de son adéquation avec les textes communautaires et les accords et conventions nationaux et régionaux.
U comme Union : Depuis sa création en 2002, l’Union africaine (UA) est sévèrement critiquée pour n’avoir pas pu parvenir à l’unité continentale. Héritière de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), l’instance peine à mettre en oeuvre ses décisions en terme d’intégration économique.
V comme Vote : beaucoup de couacs notés sur le système de vote électronique. Par ailleurs, l’on note que certains ministres et délégués pays n’appliquent pas les consignes de leurs chefs d’Etat en profitant du confort du vote secret pour faire leurs propres choix.
W comme Wole Soyinka. Qui plus que l’écrivain nigérian de 82 ans pour incarner l’attitude de l’intellectuel africain souvent enclin à diminuer son exposition par rapport au risque africain. Après avoir annoncé qu’il allait jeter sa carte verte (permis de résidence aux USA) voilà que l’auteur du « le tigre ne proclame pas sa trigritude… » renonce à son projet, se confondant en explications et utilisant sa belle plume pour traiter ceux qui ont l’outrecuidance de lui rappeler sa promesse de « limaces ». Et si l’Union Africaine associait universitaires et intellectuels dans ses prises de décisions?
X comme équation à plusieurs inconnus : le président Kagamé a remercié Alpha Condé, Mohamed Abdel Aziz, Macky Sall et Muhammadu Buhari pour la résolution exemplaire de la crise en Gambie. La solution a été trouvée car les différends acteurs impliqués ont mis la décision du peuple au gambien au dessus de tout intérêt. Présents dans la salle, certains chefs d’Etat de la sous région n’ont pas apprécié le fait de n’être pas cités. Qui sont-ils?
Y comme Yeweri Museveni : le président ougandais a appelé l’Union Africaine à intensifier les efforts pour venir à bout de l’Armée de résistance du Seigneur de Joseph Kony. La plupart des membres de la milice (réduite désormais à 120 hommes armés) se déplacent entre Centrafrique, le Soudan Sud et la RDC.
Z comme Zimbabwe : le pays de Robert Mugabe faisait parti de ceux qui sont contre le retour du Maroc à l’instar de l’Algérie, l’Afrique du Sud, la Namibie, l’Ouganda réclamant l’indépendance de la République Sahraouie.
Adama Wade
3 commentaires
Excellent article de la rédaction de Financial Afrik !
L’Afrique est une grande question. La réponse est avec les Africains.
Au 21e siècle encore, des pays africains continuent de chasser, avec sabres, machettes, gourdins, racisme et xénophobie, des ressortissants d’autres pays africains. Et dire que les Chefs de tous ces Etats se retrouvent autour d’une « Union » dite africaine et se congratulent avec de larges sourires, au vu et au su de leurs peuples en pleurs, inconsolables, qui continuent à souffrir le martyre. Quelle cohérence entre les dirigeants africains et leurs populations ? Dans un même pays, certaines populations chassent d’autres sur la base raciale, ethnique, religieuse ou clanique. Comment peut-on, raisonnablement, en vouloir à l’Occident ce que nous pratiquons en grande masse et en plein jour chez nous ? Que dit l’UA de la migration intra-africaine, de ces expulsions en série, de ces migrants africains indésirables en terre africaine qui meurent de froid, de soif et de famine, dans les déserts, les forêts, les geôles ? A quand l’union des peuples en lieu et place d’un regroupement de chefs d’Etat qui sont obligés d’en venir à un 3e tour pour départager leurs candidats, après de longues et interminables tractations, pendant plusieurs mois, et un budget plus que conséquent. Et tout cela pour quel résultat pour les peuples africains ?
Merci beaucoup pour vos encouragements monsieur CBCISSE.Le débat continue.
La rédaction
MERCI a vous chers décideurs. En tout état de cause, j’aimerais souligné quelque chose et je cite: » le président Kagamé a remercié Alpha Condé, Mohamed Abdel Aziz, Macky Sall et Muhammadu Buhari pour la résolution exemplaire de la crise en Gambie. La solution a été trouvée car les différends acteurs impliqués ont mis la décision du peuple gambien au dessus de tout intérêt. »
sur ce plaidoyer, j’aimerai comprendre ce qui a ou plutôt avait entravé la résolution de la crise poste électorale survenue en cote d’ivoire sachant très bien qu’il existe une dynamique de personnes susceptible de résoudre des crises. merci.