La sensible augmentation, ces derniers jours, du rendement de l’emprunt obligataire français est interprété par les analystes comme une anticipation du grand choc.
Les spreads de taux entre la France et l’Allemagne se tendent à près de 73 points de base pour le dix ans, les investisseurs jugeant l’emprunt français dorénavant plus risqué.
Le risque politique d’une victoire de Marine Le Pen écarte les valeurs françaises de leurs fondamentaux. Attentifs aux sondages et à la fragmentation de la gauche (Benoit Hamon, candidat du Parti socialiste, peine à fédérer toute la gauche), les investisseurs étrangers, notamment américains, commencent à prendre leurs bénéfices. « Si l’on regarde les fondamentaux, tout va très bien. Le gros nuage à l’horizon c’est Marine Le Pen », commente une gérante américaine à CNBC, citée par Reuters.« Si elle gagne, il y aura une récession. »
Cela dit, la probabilité d’une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle chez les bookmakers anglais est maintenant créditée de presque 35% (+0,35 point), selon les calculs de l’agence Bloomberg basés sur les données du comparateur de cotes Oddschecker. Celle d’Emmanuel Macron ressort à 43% et celle François Fillon, 18%.
L’effondrement de Fillon dans les sondages suite à une série de révélations sur les versements octroyés à ses proches impose le scénario d’un deuxième tour entre Marine Le Pen et Benoit Hamon.
L’indice parisien a perdu 0,65% vendredi, pour finir à 4.867,58 points, dans des volumes qui s’étoffent enfin. Il gagne cependant 0,81% sur la semaine. Les marchés américains tournaient autour de l’équilibre à la clôture des places européennes, où le Dax de la Bourse de Francfort a perdu 0,16%. De son côté, le Footsie a gagné 0,26%, soutenu par Unilever.