Après avoir longtemps fait l’éloge de la finance islamique, le Fonds monétaire international (FMI) alerte aujourd’hui sur quelques risques visant la stabilité financière des pays ayant un système bancaire islamique. Pour l’institution, si le développement de ce système représente plusieurs opportunités, il pose pourtant quelques problèmes au niveau des autorités de contrôle et aux banques centrales.
En particulier, la complexité de certains produits et sous-jacents, nécessite l’application des standards mondiaux de gouvernance tout en tenant compte de la particularité de la finance islamique. Face à ce constat, le FMI s’engage à renforcer son rôle pour favoriser le développement sain de la banque islamique au sein des pays concernés. À cet effet, son conseil d’administration a procédé début février à son premier examen formel de la banque islamique, et a adopté une série de propositions concernant le rôle que l’institution devrait jouer dans ce domaine.
Pour le FMI, si la banque islamique représente une petite partie des actifs financiers mondiaux (moins de 2%), elle implique des opérations, des structures de bilan et des risques qui diffèrent de ceux de la banque conventionnelle. Elle est, en effet, présente dans plus de 60 pays et est devenue importante pour le système dans 14 territoires. La banque islamique continue donc de se développer rapidement, en taille et en complexité, ce qui contribue à l’expansion des plusieurs circuits financiers dans bon nombre de pays.
Compte tenu du manque de réglementation internationale relative aux banques islamiques, les administrateurs appellent les services du FMI à continuer de soutenir les travaux des organismes normalisateurs en la matière et d’autres organisations internationales. Ceux-ci proposent également de prendre en considération une proposition qui reconnaît de manière formelle les « Principes directeurs pour la réglementation de la finance islamique (segment banque) », établis par le Conseil des services financiers islamiques, comme norme dans le cadre de l’initiative des normes et codes du FMI et de la Banque mondiale. Les administrateurs attendent de recevoir une proposition formelle qui serait soumise à l’approbation du Conseil dans le contexte d’un document à paraître d’ici fin avril 2018.
Les administrateurs notent les progrès qui ont été accomplis dans l’établissement d’un dispositif juridique et d’un dispositif de gouvernance, ainsi que de normes de réglementation et de contrôle pour la banque islamique, en complément des normes internationales qui s’appliquent au-delà des banques islamiques. Mais il importe, toutefois, de continuer de collaborer avec les organismes internationaux compétents en ce qui concerne la conception de régimes juridiques et d’arrangements institutionnels pour une résolution efficace des banques islamiques, des systèmes de garantie des dépôts et de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que l’adaptation du dispositif conventionnel du prêteur en dernier ressort à la banque islamique.
Par ailleurs, les administrateurs conviennent que la disponibilité d’actifs liquides de qualité pour la banque islamique est importante pour une gestion efficace des liquidités et la stabilité financière, ainsi que pour le développement durable de la banque islamique. Dans ce contexte, ils appellent à redoubler d’efforts pour développer les marchés des Sukuk. Le FMI note aussi qu’il importe de mettre en place des mécanismes et des instruments de liquidité appropriés au niveau des banques centrales.
2 commentaires
on a déjà laissé l’islam prendre une trop grande importance dans les droits de l’homme… Si on la laisse prendre le contrôle de l’argent dans le monde, nous sommes cuits!!! elle nous tuera tous si ce n’est par l’épée ce sera par la famine