Dans un discours fort lu au forum de notre confrère All Africa Global Media, le 7 mars 2017, sur le lien entre « l’autonomisation de la femme » et l’émergence, Amina Keita Maiga, première dame du Mali, a décliné sa vision de cette problématique complexe. Ci-dessous, l’essentiel du discours de l’épouse du président Ibrahima Boubacar Keita.
« Il est sans conteste que l’atteinte des Objectifs pour le Développement Durable, passe inévitablement par une autonomisation de la Femme et la scolarisation de la fille, vecteurs d’un équilibre économique et social.
« Si la Femme est dotée de ressources nécessaires, elle est prête à améliorer la qualité de sa vie et celle de ses enfants. Nous le savons, l’éducation joue un rôle clé dans les progrès pour atteindre l’égalité des sexes. Elle permet d’émanciper les filles, leur apporter les compétences et connaissances nécessaires pour rester en bonne santé, être en capacité de prendre des décisions quant à leur vie, sécuriser un emploi mieux rémunéré et être actives dans le développement de leur communauté et de la société en générale.
L’éducation de la fille est donc un droit humain fondamental et une exigence pour le développement harmonieux de nos pays. Donner à nos sœurs et à nos filles, la chance d’acquérir un minimum de savoir et de savoir-faire, c’est accroître leur part dans l’économie nationale ; c’est aussi, contribuer à une meilleure prise en charge des questions de santé, d’éducation, d’environnement, de création de revenus et de réduction de la pauvreté, voire briser le cycle de la pauvreté intergénérationnelle. En un mot, c’est consolider l’assise et l’équilibre de la famille.
Pour avoir compris tous ces enjeux, nos Etats, engagés dans la mise en œuvre des Plans d’émergence sont partie prenante de toute initiative dont la finalité est de favoriser la participation des filles et des femmes à relever les défis du moment.
Je voudrais saluer les efforts du gouvernement pour toutes les mesures politiques et institutionnelles prises dans ce domaine. Cependant les défis persistent. En ce 21ème siècle, en dépit des progrès notoires, il est aisé de constater que les femmes et les jeunes filles restent victimes d’inégalités dans des formes à la fois perverses et beaucoup de filles n’ont pas la chance d’aller à l’école et celles qui y ont accès n’arrivent pas toutes à achever le niveau fondamental pour de multiples raisons parmi lesquelles les contraintes socioculturelles occupent une place prépondérante.
A l’image des Femmes du continent, la Femme malienne entreprend dans tous les domaines surtout dans les filières liées à l’agriculture. Cependant l’activité entrepreneuriale au féminin, reste caractérisée par la prédominance de l’informel, souvent non créatrice d’emplois, moins rentable et peu résistante aux conjonctures économiques.
C’est pourquoi, nous saluons la tenue de cet évènement de haut niveau dans notre pays qui offre un cadre de réflexion sur les questions de la promotion de la femme par une autonomisation économique ainsi que l’accès à l’école de la fille. Ensuite il offre un cadre d’interface entre des Femmes leaders exemplaires et les jeunes adolescentes, participe de l’identification de modèle qui pourrait les inspirer et les encourager dans l’effort afin de réaliser leurs rêves de succès, quelles qu’ils soient.
Cette initiative est d’autant plus heureuse qu’elle s’insère judicieusement dans le cadre de la Journée qui célèbre la Femme à travers le monde entier.Je renouvelle mes félicitations et mes encouragements à « All Africa Global Media » de son engagement dans le développement communautaire, notamment des filles et des femmes africaines. Je voudrais féliciter chaleureusement les récipiendaires de la présente édition et saluer leur engagement pour la cause ! »