« C’est aux Africains de nous faire des propositions s’ils le veulent » a déclaré jeudi à Abidjan Michel Sapin, voulant ainsi exprimer la liberté d’action des Etats concernés sur la question du Franc CFA.
Le ministre français de l’Économie et des Finances qui rencontrait le président ivoirien, doit prendre part ce 14 avril à la réunion semestrielle des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales de la zone franc CFA, dans un contexte où les fondements de cette monnaie sont remis en cause par une partie de l’opinion de ces Etats.
« La zone franc n’est pas la zone de la France, elle est la zone de l’Afrique (… ) qui doit être une zone entre les mains des Africains », a-t-il insisté devant Alassane Ouattara qui, lui, avait déjà exprimé en début de semaine son soutien indéfectible à une monnaie qui « se porte bien» avec des agrégats macroéconomiques « bien tenus ».
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Plus de 4.000 milliards FCFA d’échanges
Dans une interview publiée la veille par le quotidien Fraternité Matin, Michel Sapin a soutenu que le régime de la zone franc est un facteur d’intégration économique, de stabilité monétaire et financière « qui accroît la résilience économique des pays de la zone ». Et l’ancrage avec l’euro apporte «de la lisibilité et de la crédibilité internationale, ce qui est favorable, a-t-il poursuivi, aux échanges avec le reste du monde et aux investissements».
A cela, il faut ajouter le partenariat «commercial majeur et historique» qui lie les deux parties. En 2016, selon le ministre français, les 14 pays de la zone ont représenté 45% des exportations françaises vers l’Afrique subsaharienne, soit 3 214 milliards FCFA (4,9 milliards d’euros), contre 23% de ses importations subsahariennes, soit 1 115 milliards FCFA (1,7 milliard d’euros).