La croissance économique en Afrique subsaharienne est en train de rebondir en 2017, après avoir enregistré en 2016, son plus bas niveau depuis plus de deux décennies. C’est ce qu’on retient de la nouvelle édition d’Africa’s Pulse, un rapport semestriel de la Banque mondiale qui prévoit des taux de 2,6 % en 2017, 3,2% en 2018 et 3,5% en 2019.
« Cette reprise reste néanmoins faible, et la croissance économique ne devrait se situer que légèrement au-dessus de la croissance démographique, soit un rythme qui entrave les efforts en faveur de l’emploi et de la réduction de la pauvreté », précise un communiqué de l’institution.
Porté essentiellement par l’amélioration des prix des matières premières, la reprise de la croissance mondiale et des conditions intérieures favorables, ce léger rebond de la croissance de l’économie en Afrique subsaharienne est à l’image de celles du Nigéria, de l’Afrique du Sud et de l’Angola, qui représentent à elles seules 60% du PIB de la région. Les 3 principales économies connaissent en effet, un redressement lent, « en raison d’un ajustement insuffisant par rapport à la baisse des prix des matières premières et à l’incertitude des politiques ».
En Afrique du Sud, la croissance devrait remonter et passer de 0,6 % en 2017 à 1,1 % en 2018, avant d’atteindre 2 % en 2019, contre 1,2 % en Angola cette année, et 1,5 % prévu en 2019. Quant au Nigeria, elle devrait augmenter et passer de 1,2 % en 2015 à 2,5 % en 2018-2019, croissance favorisée par une reprise progressive de la production pétrolière et une augmentation des dépenses budgétaires.
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Croissance disparate
Même si des pays comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Kenya, le Mali, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie montrent une résilience économique, portée par une demande intérieure, avec des taux annuels supérieurs à 5,4 % entre 2015 et 2017, les perspectives ne sont pas aussi bonnes pour les économies atteintes par la chute vertigineuse du cours du pétrole.
En effet, « la croissance demeurera atone dans les pays exportateurs de pétrole, alors qu’elle devrait repartir modestement dans les pays exportateurs de métaux », indique le rapport Pulse qui consacre par ailleurs une section spéciale à l’analyse des performances de la région en matière d’infrastructure dans divers secteurs. C’est notamment le cas de plusieurs pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), qui sont confrontés à des difficultés économiques.
Toutefois, poursuit le rapport, la croissance du PIB dans les pays dont les économies sont moins tributaires des matières premières devrait rester forte, soutenue par les investissements dans les infrastructures, des secteurs de services résilients et le redressement de la production agricole.