Emmanuel Macron, 39 ans, a été élu dimanche 7 mai, président de la République Française. Le candidat « d’En Marche » l’emporte largement avec plus de 65,1 % des voix contre la candidate d’extrême droite, Marine Le Pen, lors d’un second tour marqué par une forte abstention.
Au delà de cette victoire de la démocratie, qui met fin au clivage gauche-droite, c’est la question du rapport de la France avec l’Afrique qui revient souvent dans les conversations et les analyses de Dakar à Yaoundé.
Plus que le sens de ce vote européen qui masque l’inexorable montée du Front National dans l’Hexagone, c’est la ritournelle des 6 mois de stage que le jeune quadra a effectué à l’ambassade de France au Nigeria qui est souligné par les éditorialistes. L’anecdotique déclaration d’Alger sur la colonisation, « crime de l’humanité », proférée par le candidat Macron en rupture idéologique avec les héritiers du gaullisme, est amplifiée à souhait, compensant la quasi-absence de l’Afrique dans le débat électoral français.
La question du Franc CFA « fort » rappelée par la conjoncture du raffermissement de l’euro sur le dollar, relevée dimanche, dès l’annonce de la victoire de la « start up politique Macron », est diluée par cette recherche effrénée de rapports personnels et politiques entre le nouveau président et l’Afrique. En une nuit, il est né autant de conseillers que d’amis africains d’Emmanuel Macron.
Dans leurs discours, l’on note que les élites africaines attendent de Macron qu’il vienne, la main sur le coeur, leur couper un « cordon ombilical » dont elles s’estiment prisonnières. Et si la « macromania » naissante n’était qu’une des nombreuses manifestations du syndrome de Stocholm ?
Dans ce contexte d’après élection, les guerres de positionnement ont commencé. Opposants comme dirigeants africains essayent d’avoir droit en premier au perron de l’Elysée, facteur de légitimation par excellence. Parions seulement qu’avec l’avénement d’un président français né avec l’opération Barracouda, les sacro-saintes règles de droit d’aînesse seront reformées pour libérer le potentiel de la jeunesse africaine.