Désigné il y a quelques années à la tête de la Mauritano-tunisienne des télécommunications (Mattel), Dominique Saint-Jean a la charge de redonner à cet opérateur de la crédibilité dans un marché très concurrentiel. Mariata Dieng du bureau Financial Afrik de Nouakchott l’a rencontré en marge d’un symposium sur le secteur des télécoms organisé le 16 mai à Nouakchott. Entretien exclusif.
Que représente pour vous cette grande rencontre sur le secteur Télécom en Mauritanie ?
C’est une occasion d’exposer et de débattre sur des problématiques importantes centrées sur la couverture internet et la qualité du réseau en Mauritanie. La Mauritanie est un pays vaste et ses régions sont éloignées les unes des autres. Ces régions sont difficilement accessibles par des installations du réseau terrestre et donc la seule solution serait de développer des solutions via des satellites. Cette rencontre tourne autour de ces questions et c’est une grande opportunité pour le privé et le public de trouver des solutions pour améliorer le paysage internet en Mauritanie.
Depuis sa création en 2000 jusqu’en 2010, Mattel est resté premier opérateur Télécom en Mauritanie. Aujourd’hui quelle place occupez-vous ?
Mattel occupe aujourd’hui la deuxième place en Mauritanie en termes de parts de marché après avoir eu beaucoup de problèmes sur lesquels je ne vais pas trop revenir. Ce que je puis vous dire est que nous sommes entrain de remonter en matière de parts de marché et notre objectif serait de reprendre notre position et devenir leader sur le marché national. Je suis optimiste et je vous signale que Mattel est en pleine croissance. A ce trend, elle redeviendra assez rapidement deuxième pour se démarquer complètement de Chinguitel.
A un certain moment, il était question du rachat de votre opérateur par un géant français. Qu’en est-il aujourd’hui ?
Cette acquisition d’une partie voire même la totalité du capital de Mattel par Orange a été effectivement envisagée pendant plusieurs années mais aujourd’hui, elle a été interrompue voir même classée définitivement. La vie est longue et pleine de surprises . Est ce que ce désir de vendre la MATTEL reviendra un jour? C’est possible. Mais pour le moment ce n’est plus à l’ordre du jour.
On reproche au partenaire associé et majoritaire de manque de vision stratégique. Pensez-vous que Tunisie Télécom compte réellement investir sur la Mattel afin de rehausser son niveau technique et s’approcher des autres opérateurs concurrents ?
Le partenaire stratégique Tunisie Télécom est très impliqué dans les choix stratégiques. Il apporte toute son expertise dans l’élaboration et le choix du business plan global et surtout il est impliqué dans toutes les prises de décisions. La Tunisie Télécom a des solutions techniques très précieuses. Nous pensons qu’il est toujours bon d’avoir un partenaire associé pouvant assurer ce rôle d’opérateur stratégique.
Selon certains observateurs, Mattel traverse une crise financière due à un problème de bonne gouvernance. Simples spéculations ?
Il s’agit en fait d’un problème de différends entre actionnaires et donc loin en réalité des problèmes de bonne gouvernance comme on le relaie de gauche à droite par certains organes de presse. Ces articles n’engagent que leurs auteurs.
Quelles sont vos perspectives à court et moyen terme ?
Les perspectives à court terme sont de capitaliser sur les investissements réalisés au cours des deux années passées et qui, aujourd’hui, commencent à avoir beaucoup d’impacts sur la qualité du service internet de notre opérateur. Notre atout stratégique serait à court terme d’offrir la meilleure qualité et de devenir le plus grand distributeur d’internet en Mauritanie et donc c’est un atout stratégique de développement. A moyen terme, notre souhait serait effectivement de parachever ces investissements afin d’améliorer les services internet pour devenir définitivement fournisseur leader de l’internet en Mauritanie.
Parlez-nous de votre contrat avec Global Technologies?
Le contrat avec Global Technologies est le produit d’une recherche d’optimisation que nous voulions faire à plusieurs niveaux. Une optimisation du coût du service satellite que nous avions antérieurement, une optimisation de la technologie, une optimisation de la compétence de nos ingénieurs sur certaines nouvelles technologies. C’est un partenariat qui nous a aussi permis de rénover nos équipements, d’accéder à la technologie satellite, à la 3G et de trouver un modèle qui ne soit pas trop pesant sur notre trésorerie. Donc, c’est un peu la combinaison de toutes ces contraintes qui, après plusieurs mois de négociations avec Global Technologies et Eutelsat, nous a permis de faire un montage qui n’était pas préétabli et qui nous a permis de trouver l’intégrateur qu’est Global Technologie.
Propos recueillis par Mariata DIENG