Les entreprises Glencore et Carlyle se sont donné la main pour racheter la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir), qui a dû mettre fin à ses activités à cause de difficultés financières.
Cette alliance permettra aux deux entreprises de récupérer les 600 millions de dollars prêtés à l’entreprise avant sa banqueroute afin de procéder à l’opération de rachat, a révélé l’agence Reuters.
Le montant demandé par le gouvernement marocain pour le rachat est estimé à 2 milliards de dollars car la raffinerie devra également être remise à niveau, après un an d’abandon, sans compter les éventuelles taxes qui viendront par ailleurs alourdir la note.
Rappelons que Samir qui croulait sous le poids de la dette, a été mise en liquidation judiciaire en juin 2016 par le tribunal de commerce de Casablanca.
Créée par l’État marocain en 1959, la Samir est ainsi la seule raffinerie de pétrole au Maroc et une des principales raffineries d’Afrique. Elle a une capacité de raffinage de 10 millions de tonnes par an et une capacité de stockage supérieure à 2 millions de m2.
Privatisée en 1997, l’entreprise obtient en 2013 un emprunt international d’environ 200 millions de dollars. En 2014, alors que la Samir appartient à hauteur de 67,27% à l’industriel saoudien d’origine éthiopienne, Mohammed Al Amoudi à travers sa filiale marocaine, Corral Holding Maroc, la société annonce plus de 3,4 milliards de dirhams de pertes.
En août 2015, la Samir suspend une grande partie de ses activités et est dans une situation financière difficile. L’administration des douanes et impôts indirects initie une procédure de saisie pour recouvrer plus de 13 milliards de dirhams d’impayés (plus d’un milliard d’euros) alors que parallèlement le cours de Bourse, qui a déjà perdu 47% de sa valeur depuis janvier 2015 est suspendu. Au total, la Samir affiche un endettement d’environ 40 milliards de dirhams (3,7 milliards d’euros).
Les repreneurs vont devoir casser leurs tirelires pour racheter la raffinerie marocaine.