La Côte d’Ivoire voulait lever 1 milliard de dollars sur le marché international de la dette. Les investisseurs friands de papier frais et d’Afrique lui ont proposé environ 6 milliards de dollars. Les observateurs relèvent plus d’appétit pour la tranche en euros négociée (échéance 2025) négociée à 5,25% et moins risquée compte tenu du cordon ombilical fixe reliant la devise ouest africaine (le CFA, XOF) à la monnaie européenne.
Ceux qui se positionnent en dollar semblent exiger plus de garanties puisque le coupon s’est négocié à 6,5% pour une échéance fixée en 2033. Le différentiel entre les coupons euro et dollar représentant selon un membre de la délégation ivoirienne ayant conduit la rencontre avec les investisseurs, une sorte d’anticipation sur l’évolution du change entre les deux devises.
Disposant d’une meilleure grille d’analyse sur l’économie ivoirienne, première de la zone de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), les investisseurs ont sous pondéré la récente vague de mutinerie de soldats et la conjoncture actuelle marquée par une baisse des cours de cacao aux effets directs sur la marge budgétaire du pays. Arrangée par un pool de banques dont BNP Parisbas, JP Morgan, et Standard Chartered Bank, l’emprunt ivoirien rassure quant à la confiance du marché par rapport aux réformes en cours.