Les autorités mauriciennes ont annoncé mardi 30 mai, avoir obtenu une ligne de crédit de 500 millions de dollars auprès de l’Inde, montant destiné au financement de différents projets d’infrastructures dans l’archipel. Les sociétés indiennes auront la priorité sur 75% des projets financés, Maurice ayant autorité sur les 25% qui restent.
« Nous avons eu droit à des conditions favorables pour négocier cette ligne de crédit à un taux d’intérêt fixe de 1,8% sur une période de 20 ans », a précisé Pravind Jugnauth, le premier ministre de Maurice. « Jamais l’Ile n’a obtenu des conditions aussi favorables » a déclaré le Premier ministre. L’accord a été signé samedi 27 mai à New Delhi (Inde) dans le cadre d’une visite officielle du premier ministre mauricien auprès de son homologue Narendra Modi.
Soucieuse de l’équilibre de ses agrégats macroéconomiques, Maurice a confié la manne à la SBM Mauritius Infrastructures Development Company Ltd, chargée du décaissement en faveur des projets à réaliser. Ce mécanisme critiqué par les tenants de la non intervention de l’Etat dans le marché permet à Maurice de ne pas comptabiliser la ligne de crédit accordée par l’Inde dans la dette publique. « Le gouvernement se portera uniquement garant pour chaque versement et non pour les 500 millions de dollars. C’est la raison pour laquelle, selon les définitions du Fonds monétaire international, les Redeemable Preference Shares sont considérées comme une forme d’Equity Funding et ne sont pas comptabilisées dans la dette publique », précise le premier ministre qui n’entend pas en rester là. « Nous devons enregistrer ce mécanisme comme une propriété intellectuelle », a-t-il ironisé. Reste à savoir si le FMI accordera beaucoup de crédit à la SBM créée deux jours avant le départ du premier ministre mauricien vers l’Inde.
A propos des Redeemable Preference Shares
Il s’agit de préférence qui doit être rachetée à une date convenue et pour un prix convenu.